Caractère

• Butée. Pas facile de la faire changer d’avis. Encore moins de lui faire admettre quand elle a tort. Elle vient de réaliser que ça fait quinze minutes qu’elle hurle sur Javier alors qu’il a raison. Elle pourrait l’admettre mais au lieu de ça, elle quitte la pièce en claquant la porte.

• Fière. Ca va avec, pas facile pour elle de s’écraser devant les autres. Elle sait ce qu’elle vaut et n’a pas peur de le montrer. Elle pourrait s’excuser, mais elle préfère faire comme si de rien n’était.

• Taciturne. De toute façon, elle préfère encore se taire et laisser ses actions parler d’elle-même. Agacement, flemme, peur de dire de la merde. Plutôt crever que d’être assez vulnérable pour montrer ses vraies émotions. Elle a fait tomber Ayaan de sa chaise au lieu de lui dire de la laisser écouter le cours.

• Fuyante. À la moindre hésitation, elle fuit. Si elle n’est pas certaine du plan, elle abandonne en cours de route. Si elle ne sait pas quoi répondre, elle part. Si elle est mal à l’aise, elle se retire physiquement de la situation. Ayaan a tenté une disquette, elle a fermé la porte derrière elle.

• Nerveuse. Elle l’admettra pas, et personne ne le remarquera sous son air constamment morne et vaguement énervé, mais tout l’angoisse. Pour ça qu’elle crie autant. Elle a mis un pain à Javier. Il avait qu’à dire qu’il était là au lieu de lui toucher l’épaule par surprise.

Histoire

T’es arrivée en tuant, fais pas comme si c’était compliqué pour toi.

C’est pas la première fois que papa te dit un truc comme ça, mais de là à te demander de butter le chat… Bon. C’est vrai qu’il te répète souvent que t’as tué maman, mais tu sais que c’est pas vrai. T’étais un bébé quand c’est arrivé, quand elle s’est jetée du septième étage parce que t’arrêtais pas de pleurer. Ton frère a beau te dire que papa débloque complètement, que tu dois pas t’en vouloir de ce qui s’est passé malgré ce qu’il dit, ça te monte quand même un peu à la tête tout ça. C’est sûrement pour ça qu’il y a pas une larme qui coule sur ta joue quand tu écrases la tête de Mister Mew avec un marteau. T’avais pourtant pas envie de le faire, parce que Mister Mew tu l’aimes. C’est toi qui t’en occupes, toi qui l’a récupéré dans le caniveau ou il a faillit se noyer alors que tu rentrais toute seule de l’école. Tu l’as caché pour que papa le voit pas, au fond, t’as du te douter que c’était une mauvaise idée de le ramener. Mais papa, lui, dit que c’est super. Que ça te fera une leçon, parce que t’es grande maintenant. T’as huit ans, largement en âge d’assumer les conséquences de tes actes. De prouver que tu sais être une grande fille qui fait ce qu’on lui dit, quand on lui dit, même si t’as pas envie. Papa, il était très à cheval sur les choses comme ça.

Et puis un jour, il est juste pas rentré. Ce n’est que bien plus tard que t’apprendras ce qu’il s’est passé, qu’on te dira que ton père, il est parti nager avec les poissons dans le Chicago. ‘Fin, t’es pas sûre qu’il y ai des poissons dans ce fleuve dégueu mais l’idée est là, c’est la métaphore qu’ils aiment bien utiliser. Mais pour l’instant, toi t’as neuf ans, et t’as que ton frère qui te dit que papa il reviendra pas. Que maintenant c’est lui et toi contre le monde. Le truc, c’est qu’Alejandro est pas beaucoup plus vieux que toi. Lui non plus, il devrait pas se gérer tout seul, c’est qu’un adolescent qui se retrouve à s’occuper de sa petite sœur alors qu’il a rien demandé. Parce qu’il sait que si vous finissez dans le système, vous allez être séparés. Alors vous restez là, deux gamins oubliés par le reste du monde parce que personne sait vraiment que leur père est mort de toute façon. C’est pas comme si qui que ce soit allait prévenir la police. Du haut de ses quinze ans, il fait ce qu’il peut, Alejandro. Tu lui en as jamais voulu, même quand il y avait rien à manger pendant trois jours à la maison, même quand il partait quinze jours en oubliant de te laisser de la thune pour les courses. Tu te débrouillais, parce que tu savais que c’était ce qu’il faisait aussi. Alors que toi t’entres au collège, lui, il va plus à l’école du tout. Faut bien payer les factures. Ce qui fait que les choses ont pas beaucoup changé à la maison. Toujours ce manque de thune parce qu’il y a des dettes, toujours du va et vient constant dans le petit appartement, des éclats de voix qui partaient vite en bagarres. Avant, t’espionnais toujours un peu ce qui se passait, tu trainais dans les pattes des grands, voyait des choses que t’étais pas censée voir, mais maintenant, t’as plus le droit, Alejandro veut pas. Il veut que tu restes dans ta chambre à faire tes devoirs. Alors t’essaie d’obéir, mais tu peux pas t’empêcher d’être trop curieuse, en sachant que très bien que si il te chope, tu vas te prendre une soufflante.

Au moins, Alejandro est plus sympa que papa. Il t’encourage beaucoup, arrête pas de te dire que t’es intelligente toi, que tu pourras t’en sortir. Que tu rejoindras pas le gang avec tous les copains de papa. D’ailleurs, il veut même plus que tu traines avec leurs enfants, et en grandissant un peu plus, tu comprends pourquoi. T’as douze ans maintenant, assez pour voir qu’effectivement, c’est pas la meilleure idée du siècle de traîner dans ce genre d’histoires. Alors tu restes toute seule, c’est plus simple. Les gens, ça a jamais trop été ton truc de toute façon. T’aurais probablement continué comme ça pour le reste de ta scolarité, si il y en avait pas un qui avait commencé à te coller. Contre ton gré. Au point que t’as finis par lui casser le nez. Et pourtant, ça l’a pas refroidit. Il a continué de trainer dans tes pattes jusqu’à ce que tu sois bien obligé de l’accepter. Tu savais que c’était une connerie, t’as très vite apprit de qui il était le fils, mais… Au fond de toi, faut croire que tu t’y es attachée. Que ses blagues ont fini par te faire sourire, même si tu le montrais jamais. Et que c’était peut-être mieux que la solitude, cette amitié à base de lunch box vides et de nez cassés. Pour toi, c’en était une qui allait durer, que vous seriez toujours juste tous les deux… Et puis Javier est arrivé.

Javier, t’as tout de suite sû que tu pourrais pas le piffer. Il avait pas envie de bosser, et ça toi, ça te donnait envie de tout casser. En plus il était chelou, à toujours être en train de te fixer comme un demeuré. T’as mis du temps à capter pourquoi c’était le cas d’ailleurs. Il a fallu qu’une meuf te chope dans les toilettes pour se foutre de ta gueule. Tu lui as cassé le poignet à cette pétasse, et t’as été exclue trois jours sans jamais dire pourquoi aux deux garçons mais ça valait le coup. T’aurais pas su quoi dire de toute façon. T’as jamais été très douée avec les sentiments, et ils étaient tous les deux hyper bizarres de toute façon. Entre les playlist d’Ayaan et les tentatives foireuses de Javier, des fois, t’étais persuadée qu’ils t’aimaient tous les deux. Et pourtant… Pourtant t’aurais mis ta main à couper qu’à choisir, Ayaan donnerait tout pour finir sa vie avec Javier. Et toi, ça te fait paniquer. Parce que tu veux pas qu’Ayaan soit triste si t’acceptes les avances de Javier, mais t’as pas envie d’abandonner ce dernier en tentant un truc avec le premier. Alors tu fais rien, tu restes en retrait, attends que les choses se tassent. Et de toute façon, t’avais d’autres problèmes à régler. Tout à changé le jour ou un des amis de ton père est venu chez toi pour te dire que quelque chose avait merdé, qu’Alejandro s’était fait choper par les poulets lors d’un casse, qu’il s’était fait foutre en cellule.

Et c’est là que t’as su que tu le reverrais jamais, ton frère. Parce que même s’il se démerdait pour rester en vie, pour pas se faire butter en prison, pour sortir en un seul morceau de cet endroit de merde… C’est pas comme si les services de l’immigration allaient le louper. Parce que quand t’es né à Peñuelas, t’es pas un vrai américain visiblement. Au moindre faux pas, on te renvoie là bas et tant pis si t’as quitté le pays quand t’avais cinq ans à peine et que t’as plus aucune famille en vie. T’as qu’à te démerder c’est un truc que t’apprends vite quand t’es puertorriqueña. Alors te démerder c’est ce que t’as fais. Pas comme ton frère, pas comme ton père. T’as refusé l’offre qu’on t’a fait, celle de rester avec cette famille adoptive qui s’offrait à toi. Tu savais ce qui serait attendu de toi, et t’avais pas trop envie d’en tuer, des chats. C’est pas ce qu’Alejandro aurait voulu de toute façon. Alors t’as commencé à bosser, t’as enchaîné les petits boulots ingrats comme tu pouvais, selon qui voulait de toi. T’as servis des verres, préparé des commandes, porter des caisses de légumes, pédalé des heures et des heures pour livrer des macdos. Et t’as surtout très vite compris que les études, ce serait pas pour toi.

Alors tu laisses tomber, tu mets de côtés pour pouvoir louer un appart avec Ayaan. Ca a toujours été le plan, pas vrai ? C’est pas un baiser foiré au bal de promo qui allait changer tout ça, pas vrais ? Ni même Javier qui part en taule. T’as jamais été aussi flippée et en colère que ce jour là. Flippée parce que t’as cru qu’ils venaient pour toi, parce que les conneries auxquelles t’avais pu assister te retombaient dessus, ou parce que quelqu’un s’était enfin rendu compte que t’étais mineure et sans tuteur. En colère parce que t’arrivais pas à croire que ce connard avait pu se faire chopper comme ça. Envoyé dans la même prison que ton frère. C’est aussi pour ça que t’es jamais allé le voir. Ca et parce qu’il le méritait pas. T’as continué de faire ta vie, avec Ayaan, à enchaîner les boulots foireux, à galérer pour joindre les deux bouts. Mais tu continuais d’espérer, de te dire que peut-être un jour t’arriverais à économiser assez pour prendre des cours du soir, devenir comptable ou une connerie comme ça. Un job qui paie bien, un job qui te mettrais en sécurité. Et puis tout s’est cassé la gueule. Ayaan t’as lâché, pour se barrer avec son mec de merde, que t’as jamais pu sentir de toute façon, avec ses manières de petit blanc embourgeoisé et son petit air pédant. Il t’a bien proposé de venir t’installer avec eux mais tu lui as juste explosé à la gueule, parce que ça te semblait évident que, non, t’avais pas envie de venir tenir la chandelle dans leur petit couple de merde.

Et puis Alejandro est mort. Tu vas pas faire genre que t’étais surprise, que tu t’étais pas préparé à l’idée, mais ça t’a quand même secoué. Tu sais même pas s’il a été enterré, en étant encore mineure, t’as même pas pu aller réclamer le corps. Et c’est là que t’as un peu perdu pied. Que t’as décidé que t’en avais marre de galérer, et que t’en avais plus rien à foutre de ce qu’il voulait. S’il voulait pas que tu fasses comme lui, que tu fasses comme papa, il avait qu’à pas crever. Il avait qu’à pas t’abandonner et te laisser dans la merde comme ça. Alors t’es retournée voir les copains de papa, qui t’on accueillis en ouvrant grand les bras. Parce qu’on laisse pas la fille d’un ami dans le besoin comme ça, encore moins une qui bosse autant que toi. Et puis le big boss t’aime bien. T’as moins de scrupules que ton frère qu’il dit, quand on te demande d’aller quelque part t’y vas, quand on te demande de tapper tu tappes, t’y réfléchis pas à deux fois. Esteban t’as mieux élevée, qu’il dit. C’est toi qui reprendra son rôle, parce que t’es une fille intelligente. Tu feras ce qu’on te dit et t’iras loin. Et il a pas tout à fait tort, parce que c’est vrai que depuis que tu bosses pour eux, tu t’en sors mieux. Ton frère il galérait avec les dettes à payer, mais sans ça sur le dos et avec ce que tu gagnes, à bosser dès que t’es réveillée, t’as même de quoi te payer un chouette appart.

Et quand Javier sort de prison, c’est dans une putain de bagnole que tu viens le chercher, avec un slushie, des clopes, et tes lunettes de soleil sur le nez. T’avais pas prévu d’y aller à la base, puis faut croire que la solitude t’as atteint. Maintenant qu’Ayaan a ruiné votre streak snapchat, t’es redevenue la meuf solitaire que t’étais dans ton enfance, et ça te réussit pas trop. Et tu vas pas le cacher, c’est un peu un soulagement quand votre amitié reprend là où vous l’aviez laissé, comme si de rien n’était. Elle finit même par évoluer, maintenant qu’Ayaan est plus là pour vous freiner. Tu sais pas trop ce que t’en penses mais tu le laisses faire, tu te laisses faire. Tu suis le mouvement. Tu te laisses porter par les événements, et souvent, c’est plutôt agréable… Et ça le serait probablement resté si il y avait pas eu la coke. Parce que depuis que Javier est sorti de prison, c’est son nouveau truc. Et si tu t’en foutais au début, plus ça va, et plus ça part en vrille. Il devient violent, mauvais, et t’aime pas l’étincelle que tu lis dans son regard. Et les choses dérapent vite entre vous, les cris et les nez cassés de moins en moins innocents.

Et puis il y a la demande de trop. Le Big Boss qui te convoque dans son bureau, te dit qu’il est temps pour toi  de venger ton frère. Un oeil pour un oeil. Et puis ce sera facile pour toi, non ? T’es déjà amie avec ta cible. Tu pourras l’approcher sans soucis. Et puis ça te permettra de prouver ta valeur, d’enfin prouver ta loyauté envers ta nouvelle famille. Sauf que toi, t’en as pas envie. Cette fois, t’as pas envie de tuer le chat, et tu décides que tu le feras pas. Alors t’organises votre fuite. Ca tombe bien, récemment, vous vous êtes rabibochés, et t’as appris que lui aussi il avait besoin de se barrer. T’as mis un peu de temps à tout préparer, à choper les faux passeports, les faux permis, réunir assez de thune pour que vous puissiez vous en sortir un moment. Et pendant tout ce temps, t’as envisagé d’impliquer Javier. Le seul souci c’est qu’il te faisait peur. Avec la coke, t’étais pas sûre de pouvoir lui faire confiance, de comment il réagirait ou de s’il allait pas tout simplement finir par t’étrangler. Alors tu t’es dis qu’il valait mieux pas l’impliquer. Pourtant, t’avais quand même un passeport pour lui dans ton sac, juste au cas où tu changerais d’avis. Parce que jamais t’aurais imaginé que, quand tu passerais la porte de ton appartement pour la dernière fois, ça finirait en triple meurtre suicide.

Le/la joueur.euse derrière le personnage

Prénom ou pseudo : Bunny.
Âge : 2.
Présence moyenne : Ca va, j'ai pas de vie askip.
Une suggestion ? : Achetez vous en une.
J'ai lu et j'accepte le règlement : Non.