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(Icare) ▼ Bless the Sinner
Icare Nabokov
Icare Nabokov
Forme démoniaque : Harpie
Localisation : Pentagram City
Emploi/loisirs : Escort
Humeur : Horny on main
Avatar : Chris Evans
Messages : 10
Date d'inscription : 30/04/2024
Mar 30 Avr 2024 - 22:08

Icare NabokovFlesh and bone By the telephone
Lift up the receiver
I'll make you a believer

(Icare) ▼ Bless the Sinner Chrisevans5v2_4

Informations


Nom Nabokov, héritage d'ancêtres dont il ne reste rien, auxquels il ne rend jamais hommage.
Prénom Icare, autre nom d’emprunt, mensonge dont il se contente pour n’avoir à entendre le sien s’égarer sur les lèvres de ses amants, de ceux contre lesquels il s’abîme, se détruit.
Âge 40 ans
Date de naissance 16 mai 1956
Date de mort 5 novembre 1996
Forme démoniaque Harpie ▼ Son corps se couvre de plumes blanches, ses ongles deviennent serres alors qu'entre ses lèvres naissent d'immondes crocs là où sur ses avants bras apparraissent de longues ailes, lui donnant cet air de chimère un peu grotesque.
Classe Sinner
Faceclaim Chris Evans
Crédit Bekah

Caractère


Facilement dépendant ▼ Loyal ▼ Protecteur ▼ Esclave de ses pulsions ▼ A besoin d'être désiré ▼ Amateur de modifications corporelles ▼ Coeur tendre & plein de plumes ▼ Paternel quand il prétend ne pas l'être ▼ En quête sur son genre et l'expression de celui-ci ▼ A un faible pour ce qu'il ne peut avoir.

Histoire


J’erre au sein de ma propre chair, me laisse porter par le silence, le bourdonnement de celui-ci, le chuchotement du rien qui se mêle à l’écho des battements de mon coeur, de cet organe prisonnier de cette cage thoracique qui se soulève au rythme de ma respiration rendue profonde par la frustration, par cette émotion si sensuelle qu’est cette sourde colère, cette haine corrosive qui se fraye un chemin entre mes nerfs, dans les fibres même de mes muscles à peine bandés, tout juste contractés, à peine dérangés par les caresses de cet amant dont je connais à peine le nom, dont les traits ne sont que flous concepts, idées portées par le ressac d’un plaisir distant, de désirs usés par le temps, par ces années  à n’être rien, à prétendre quelqu’un que je ne serais jamais, à jouer à cet homme qui n’existe que sur la courbe de mes lèvres, qu’au sein des entrelacs de mes mensonges, de ces fables que je conte à qui veut bien être dupé, pris dans les griffes de mes propres désillusions, de cette ambition à qui je cède la moindre de mes expirations, le moindre geste me permettant de glisser dans les cheveux de l’homme qui n'est qu'anonyme, inconnu que je finis par repousser d'un soupir, d'un grognement qui le fait se redresser, tenter de croiser mon regard, de comprendre l'origine de mon rejet.

« Ca ne te plaît pas ? »

D'un mouvement de la tête, j'essaye de lui mentir, de le rassurer en lui promettant que ça n'a rien à voir avec lui mais n'y parvient pas vraiment, tandis qu'allongé au milieu de mes draps puant le tabac froid et la sueur, ces silences qui hantent mes nuits d'insomnies, ces instants où je suis la putain de mes angoisses, de mes craintes, de ces peurs qui me soufflent que je ne suis bon à rien, que de mon existence, je ne ferais que du vent, que du vain, qu'un grand rien qui s'en ira après moi, que mes contemporains et descendants ne prendront la peine de retenir, de sauver de l'oubli, de l'amnésie collective ; pour à mes lèvres, porter une cigarette que je n'allume point, entre mes dents faire prisonnière ce filtre que je mâchonne pensivement, mouille de la pointe de ma langue.

Que ce soit toi ou un autre, une autre, ça n'ira pas, ça ne serait pas suffisant, digne de calmer ce vide qui me ronge les reins, empêche tout plaisir, toute satisfaction d'exister, toute jouissance, toute extase d'être, ce grand manque qui se fait entre nous, jalouse et possessive amante, terrible et gourmande maîtresse dont je sens au fil des secondes, ses ongles se refermer autour des valves de mon cœur, de cet organe qui n'est que muscle grossier, simple pompe se gorgeant d'un sang que je sais vicié, abîmé par mes travers, mes péchés, par ces erreurs que je multiplie par habitude, parce que c'est plus simple aussi.

A ma gauche, il me semble percevoir une longue expiration, l'expression même d'une frustration que je n'ai le courage d'affronter, que je laisse grandir, grossir tandis que mon partenaire chasse le silence d'une question, d'une interrogation qui ne m'arrache qu'un haussement d'épaules, qu'un geste me permettant d'attraper sur ma table de chevet, ce briquet dont je fais jouer le silex.

« Tu permets ? »


Je m'en fous à vrai dire. Avant, ça m'excitait un peu, de voir les autres courir après une extase éphémère, rongée par la frustration, l'impression de se voir refusé une étreinte qui de toute manière serait bien vite oubliée, enterrée, abandonnée à ce cimetière des passions éclairs, jetée en pâture aux pulsions qui viendront, à ces nouveaux émois qui ne dureront pas, qui ne sont au final, que des caprices  Avant, j'aurais pu mêler mes doigts aux tiens, trouver mon plaisir dans le tien, dans cette manière que tu aurais de te tordre contre moi, de murmurer que tu en veux plus, que tu me veux. Avant j'aurais trouvé ça terriblement sensuel, sulfureux. Aujourd'hui, je ne peux qu'espérer que tu fasses vite.

Sans un regard pour l'inconnu, je m'extirpe de mon lit, l'abandonnant le temps d'enfiler quelques vêtements, pour dans une tasse de café à moitié avalée, cendrer ma cigarette, puis m'en retourner à ce bureau où je passe la plupart de mes nuits, où tel un naufragé, j'échoue dans l'espoir de le pondre, ce roman que je prétends écrire depuis des années, cette œuvre qui n'est en réalité que brouillons et envies, idées, concepts se chevauchant, se mêlant, se faisant chaos sur les pages des carnets que je remplis d'esquisses, d'ébauches n'aboutissant à rien, que je laisse pourrir sur le papier, se faire tentatives avortées que je relis en me promettant que je finirais par y arriver, que je ne suis là à perdre mon temps, à essayer de trouver ce talent, cette inspiration que je commence à penser réservé aux autres, à ceux fait pour être vus, lus, ceux bénis par les cieux, ceux dignes de s'arracher à cette banalité dans l'étreinte de laquelle je suis en train de me noyer, de sombrer.

Je ne sais même plus si j'essaye vraiment, si j'y crois encore, si j'ai seulement l'envie de l'écrire, ce bouquin, ces histoires que je prétends me raconter le soir, mûrir en silence, couver dans ces instants où je ne suis point l'esclave de ce monde, d'un travail qui m'épuise, me pousse à passer mon peu de temps libre à dormir, enchaîner les conquêtes, me salir contre la peau d'êtres dont je ne désire réellement qu'un regard, qu'une envie avant de m'en lasser, de déjà, songer au suivant, à celui ou celle qui viendra après, qui pourrait en vouloir, de ma peau, de mes lèvres, de ces extases que je ne connais point.

Derrière-moi, il me semble percevoir un reproche, le début d'une injure, d'une insulte que je laisse filer, m'interdit d'écouter alors que mon invité trouve de lui-même son chemin au travers de mon minuscule appartement encombré d'affaires s'entassant sur les rares meubles y traînant, de cette vaisselle qui s'accumule dans l'évier, sur le coin d'une table basse qu'il est presque impossible de discerner sous ma veste jetée là à la hâte, sous les nombreux livres que je n'ai lu qu'une fois, parcouru entre deux cafés, deux addictions, deux étreintes qui n'avaient pas de sens ; claquant derrière-lui la porte pour enfin me laisser en tête à tête avec mes écrits, avec ce silence qui vient se lover contre mon échine, se faire pesante présence, m'empêchant d'ignorer les appels d'un plaisir que je sais inatteignable, des envies d'une chair qui frissonne pour cette frustration que je m'efforce de chevaucher, dominer, dont je fais cette seule obsession digne d'intérêt, unique déité à laquelle je voue ce peu que je parviens à écrire, avant d'abandonner, de m'oublier le temps de quelques obscènes caresses, de ces râles que je pousse dans l'espoir d'y croire, de prétendre l'aimer, ce plaisir qui ne dure pas, cette extase que je regrette à l'instant où elle naît en mes viscères, se fait éphémère sensation me secouant à peine, ne parvenant à crever, percer ce brouillard engluant mes pensées, ma psyché, ces idées que je ravale, enfouie sous de creuses promesses, sous des mensonges, de fausses panacées à peine capable de tuer mes angoisses.

▼▼▼


Affalé sur mon bureau, entouré de cendriers de fortune, des restes de repas avalés à la hâte, dévorés devant les mêmes rediffusions, épisodes que je laisse tourner en boucle dans l'espoir que cela parvienne à stimuler cette concentration que je vois presque s'étioler dans le rien, dans ce néant galopant tout autour de moi, s'agitant pour mes prunelles incapables de se poser le clavier de cette machine à écrire achetée pour trois fois rien, je végète en attendant ce quelque chose qui n'existe point, ce possible, cet avenir dont je ne parviens même plus à esquisser, à imaginer, n'est plus que flou concept, étrange idée filant, glissant d'entre mes phalanges, se perdant au milieu de ces récits que je récite entre deux souffles et oublie, que je laisse s'en aller, mourir, que je vends aux abysses, à cet au-delà où doit se rassembler ces ambitieux autrefois volontaires, prêts à conquérir les cieux, ces ratés aux cœurs valeureux, ivre de ces passions au chant desquelles je suis désormais sourd, que je rends à ceux qui avaient raison, qui savaient que je n'étais destiné à n'être autre chose qu'un corps de passage, un homme fait de trop peu, de si peu, que de moi, on ne retiendrait que mes échecs, mes essais, ce talent à n'être bon qu'à perdre son temps, cette manière qu'à ma chair de l'aimer, ce désespoir qui me tient, cette impression qu'il est déjà trop tard.

Avant je craignais cette trace qui allait rester après moi, cette ombre, cette silhouette que personne ne prendrait la peine d'analyser, de regretter, cherchant ainsi à l'embellir, à donner à ma vie cette profondeur qu'elle n'a pas, cette beauté qui n'est que fantasme, grand idéal mensonger qui poursuivent les désœuvrés, ceux qui ont trop de temps à accorder à des peurs qui ne sont pas les bonnes ; m'obligeant à m'entourer d'objets sans valeurs, à tenter d'incarner cette vision de la virilité, masculinité si novice qu'elle se fait poison, dague logée en mes entrailles m'empêchant de pleinement l'aimer, cet être dont je croise le regard dans le miroir, cet homme égaré qui ne sait comment aimer, qui ne sait s'aimer, se satisfaire des plaisirs du monde terrestre. J'ai essayé, moi aussi, d'être comme ça. J'ai voulu, être comme les autres, jouir de l'essentiel, de l'oublier, ce rêve d'être célèbre, de faire entendre ma voix. J'aurais dû, j'aurais vraiment dû.

Un soupir plus tard, je parviens à m'arracher de mon siège, à de quelques pas, m'en retourner dans ma cuisine encombrée le temps de me faire couler un café, de remplir la même tasse de ce breuvage que je viens déranger d'une expiration, au sein duquel je trempe mes lèvres sans réaliser que les heures passent, qu'à la nuit tombée, je suis encore là,  comme paralysé, pris dans les griffes d'une sensation que je connais trop bien, de ce mélange d'impressions et d'émotions qui m'interdisent d'éprouver autre chose que le baiser de ce grand vide, de ce néant au sein duquel je sombre, accompagné de prémices d'envies charnelles, de pulsions sexuelles qui embrument ma conscience, tuent le peu de pensées parvenant à s'arracher de ce brouillard au sein duquel je ne suis rien, si ce n'est un cœur envieux, une entité gouvernée par le besoin d'être désiré, d'une seconde, être le sexe incarné, d'exister pour les caresses d'un autre.

Pour mieux ensuite s'en lasser, trouver cela grotesque, ignoble. Pour mieux les repousses, ces hommes et femmes qui acceptent de se lover contre moi, de glisser leurs doigts entre les miens, ces fous qui prétendent aimer mon impatience, cette manière que j'ai de réclamer, d'exiger avant d'exprimer ma déception d'un silence, d'un regard fuyant.

Sans vraiment m'en rendre compte, je me fais un autre café et laisse s'échapper, une autre heure qui ne semble durer qu'une seconde, n'être qu'entre deux inspirations, deux battements de cils.

Je perds mon temps à lutter, à prétendre être plus fort que cette folie, cette démence qui me pousse à toujours chercher la présence d'un corps  volontaire pour se frotter contre le mien, pour me faire éprouver ce plaisir que je ne suis certain d'avoir un jour connu, qui dans le bouche des autres, semble si merveilleux, cette panacée capable de chasser les maux de l'âme, d'apaiser les tourments de la chair. J'essaye, en vain, de m'élever au-dessus de tout ça, et me voilà, à regarder les journées se pulvériser, le temps s'envoler, sans cesser de rêver à cette étreinte qui serait capable de désengourdir mon cœur, de me rendre humain.

Une autre tasse de café vidée, je parviens enfin à bouger, à m'en retourner à mon bureau, à devant l'un de mes carnets, m'échouer pour contempler le papier coloré par le tabac et la lumière parvenant à se frayer un chemin au travers des rideaux tirés, pour coucher sur celui-ci, cette crue impression qui me hante, cette manière que le temps a de se dilater au gré de désirs que je ne parviens à capturer, de ces instincts qui me souffle de n'être carcasse obéissant à des besoins primaires, des envies dont je ne tire rien, si ce n'est cette nécessité de toujours plus m'enfermer, de sous une douche brûlante, tenter de laver le vice de mon derme, de cette peau souillée par des péchés dont je ne serais jamais pardonné.

Je ne perçois plus les individus, mais les possibles, ne discerne plus les traits de mes interlocuteurs mais cette idée d'eux me chevauchant, accueillant mes baisers et attentions avec impatience,  la manière qu'ils pourraient avoir en me sentant les pénétrer, les obliger à se faire les réceptacles d'une frustration qui l'emportera. De mes contemporains, je ne vois qu'un sexe à réclamer, l'espoir que cette étreinte pourrait être différente des autres, m'offrir cette paix, cette sérénité que j'envie aux amants exécrables, à ces hommes qui baisent mal, à ces femmes qui simulent, qui trompent leurs maris avec moi, avec des mâles qui ne bandent qu'à l'idée de jouir, de blesser, de salir. D'eux, j'attends l'impossible et pourtant, j'ose leur en vouloir, les détester de n'être capable de me réparer, de partager avec moi, un peu de cette normalité que je prétends seulement mépriser.

▼▼▼


Il m'est difficile de ne point repousser cette femme qui s'agite au-dessus de moi, cette amante qui me fait prisonnier de ses cuisses, de ses roulements de hanches, de ces manières qu'elle a de soupirer, de prétendre aimer nos ébats, cette étreinte qui dure, s'éternise, n'est que collections de soupirs, de laborieuses expirations, d'impatientes et brouillonnes caresses, griffures et autres morsures dont je ne tire que les prémices d'une colère que j'exprime de quelques râles, en laissant mes paumes épouser les courbes de celle que je tolère contre ma peau, dont je ne croise point le regard, de crainte d'y trouver ce dégoût pour moi-même que j'éprouve en cet instant, en ce moment où, allongé au milieu de mes draps sales, je prétends la désirer, simule l'envie de jouir, de me faire la victime d'une extase que je n'aimerais point.

Tu me dégoûtes, à prétendre désirer ma chair, à être capable de frissonner pour mes caresses qui ne sont que de grossiers mensonges, d'abjects attentions qui ne sont rien de plus que de mécaniques actions, automatismes appartenant à ce corps qui ne ressent rien, qui n'aime rien, qui ne se satisfait même pas de la manière dont tu le traites, dont tu essayes de l'aimer, de le faire trembler. Je te hais, toi et tes courbes sensuelles, toi et tes lèvres qui forment gémissements et syllabes composant mon prénom. Je te hais, toi et ton sexe que je désire, que je réclame, que je m'efforce de trouver si bon, dont d'autres abuseraient tant. Mais peut-être est-ce cela que tu veux ? Que je sois comme mes contemporains, que je sois laid, que je sois moins lointain.

Sans cesser de me chevaucher, elle accélère, cette succube à la crinière libérée, aux prunelles pleines de cette frustration que je partage avec elle, venant planter ses ongles en mon derme, en ces pectoraux que je bande pour elle, qui se tendent pour sa relative violence, au rythme de ses geignements et autres plaintes qu'elle s'oblige à pousser, dans l'espoir sûrement, de tuer la sonnerie du téléphone qui se met à sonner, qui vient déranger ces ébats que j'interromps d'un geste de la main, pour me venir me saisir du combiné, au grand dam de ma partenaire.

« Tu vas pas... ? »

Je couvre sans peine sa bouche de ma paume alors que je décroche, ne pousse qu'un grognement en guise d'introduction, de réponse à cette voix inconnue qui me parvient au travers du grésillement, de la neige encombrant la ligne.

« Monsieur Nabokov ? » Je soupire presque, m'agace des politesses de mon interlocutrice, de celle dont j'entends le raclement de gorge jusqu'ici, les accents d'une fatigue que je connais ô trop bien, d'un épuisement qui ternit les émotions, les sensations, empoisonne les pensées, la psyché, tue les passions, les ambitions. « J'appelle au sujet de votre manuscrit, celui que vous nous avez fait parvenir il y a quelques mois de cela. »

▼▼▼


« Ce qui reste à la fin du roman, c'est une certaine haine, une colère envers cet homme qui prétend souffrir de sa condition, la détester, qui ose même mentir à ceux qu'il aime en disant qu'il essaye d'aller mieux de se soigner, pour au final, se complaire dans ses troubles, dans ses vices, rejeter autrui et poursuivre sa quête d'un plaisir égoïste. Il est difficile d'avoir de la pitié pour le narrateur, pour cet être perdu qui n'a pas vraiment envie de changer, qui au final, aime bien ses défauts, s'en fait des excuses pour n'avoir à affronter le monde, la vérité, des conséquences qu'on aimerait tous balayer d'un revers de la main avec autant de nonchalance. Vraiment, on reste accroché à votre ouvrage parce qu'on a envie de le voir échouer, être blessé, enfin châtié pour ses mots, pour ses pensées, pour cette manière qu'il a de traiter les autres comme de simples objets, de la viande qu'il ne savoure pas, de simples silhouettes qu'il accuse d'être indignes, décevants, aussi médiocres que les précédents. »

J'inspire difficilement, la poitrine écrasée par la douleur, par l'impression d'être en cet endroit, en cet instant, jugé, détesté, par un homme qui doit avoir l'âge de mon père, et dont le regard semble être habité par ceux que j'ai offensé, par cet amant qui la nuit dernière, partageait encore mon lit, se baignait dans cette idée qu'il avait de moi, cette image qu'il s'était façonné en me reconnaissant au bar.

« On ne peut se demander qu'une chose, un homme aussi sulfureux, aussi vicié existe-t-il seulement ? »


Je pensais qu'on l'aimerait, cet homme que tout le monde aime décortiquer, analyser, à qui on trouve les pires troubles, les maladies les plus laides, les folies les plus grossières, qu'on lui pardonnerait d'être ainsi, de ne pouvoir l’occire, son cœur détruit, qu'on le prenne en pitié, qu'on essaye de le sauver au lieu de le condamner, d’au yeux de tous, d'un peuple avide de monstres à détester, on le crucifie, qu'on en fasse le coupable de tous les crimes.

« Ce n'est qu'un personnage. Une exagération tout au plus. »

Une simple âme perdue, égarée, effrayée, terrorisée à l'idée qu'elle puisse en effet, être hideuse, si repoussante que personne ne pourra la sauver de cela, de ce vide, de ce rien qui grignote, qui dévore, de ces abysses galopantes, de cette fatalité contre laquelle il est impossible de lutter.

▼▼▼


Ils se ressemblent tous et toutes. Ils sont autant de corps qui s'enchaînent, de motifs charnels qui s'entremêlent, s'enchevêtrent pour ne former contre mon derme, contre mes paumes, qu'une masse ignoble, informe parcourue de frissons, de soupirs, de passions que je fuis sans cesse, que j'oublie en sombrant dans les pires travers, les plus terribles vices, dans ces pratiques où je ne suis plus personne, où l'on prétend ne connaître mon nom, n'avoir aux lèvres, ce seul roman pour lequel je suis célèbre, cet ouvrage que certains prétendent avoir lu, que d'autres disent détester à cause de ce qu'ils ont entendu. Pris dans les affres, les miasmes de ces anonymes qui essayent de me faire jouir, de me faire atteindre cette extase de plus en plus lointaine, j'ai l'impression de me perdre,de m'égarer pour de bon, de perdre toute substance pour ne devenir que carcasse gouvernée par ses instincts, simple enveloppe simulant, esquisse, ombre d'homme dont on abuse, profite, sous le regard de l'obscurité, des néons, d'une lumière étouffée, un brouillard pris dans l'idée d'une personne, dans les attentions d'autrui, de ceux qui aujourd'hui, ne sont plus nécessité dont j'ai besoin pour ne pas mourir, m'abandonner à l'envie d'en finir, pour ne pas céder à la folie, à cette démence qui embrase autant mes reins que ce qu'il me reste de raison.

J'aimerais pouvoir me passer d'eux, me débarrasser de ce sexe qui n'est que poids, terrible malédiction, être capable de ne point voir mon prochain comme une simple baise de plus, quelques coups de reins qui ne m'apporteront rien mais je n'y parviens pas. J'aimerais me libérer de cela, muer hors de mon propre corps, de mes veines, de mon propre squelette pour enfin naître, enfin échapper à l'appel constant de la chair, d'un plaisir qui n'appartient qu'à ces autres qui prétendent me trouver beau, désirer mes lèvres, mes baisers, l'aimer, mon exigence, cet horizon que certains disent percevoir au fond de mon regard.

« J'espère que tu ne t'es pas encore évanoui, le littéraire. »

Sèchement, je suis cueilli à la joue par une gifle d'une violence rare, par la paume appartenant à cette voix qui domine les ténèbres dans lesquelles je suis plongé.

« T'as pas intérêt. Je t'ai pour la nuit. Alors tu vas durer. »

Je pousse un gémissement, quand dans mon aine, je sens se planter la pointe de son talon, de cet escarpin appuyer sur mon ventre, contre le cœur même de mes désirs masculins, de ces instincts qui peinent à s'éveiller, exister sous le joug de sa cruauté, de cette manière qu'elle a de s'amuser de ma détresse, de cette souffrance qu'elle voit conquérir mes traits, s'y installer, persister.

« Parce qu'il paraît que t'aimes être frustré, hein ? »

La douleur ou rien. Les maux ou ce vide vertigineux, ce néant angoissant qui est le terreau fertile pour ces pulsions qu'il est impossible de contenter. Il est tellement plus facile de s'abîmer, d'un peu plus se foutre en l'air que d'essayer de lutter, de faire avec ces vices qui ne séduisent que les cœurs aussi morcelés que le mien.

« Ca tombe bien, tu ne mérites que ça. »

L'échine cambrée, je tente vainement de lui échapper, ose la provoquer pour mieux accuser cette autre gifle qui vient s'échouer sur ma joue encore rouge.

« Tu devrais me remercier d'être là, à gâcher une nuit avec toi. »

Je sais. Je sais.

« Tu n'es rien. »

Juste un corps fatigué, une âme lassée, rien de moins que la victime d'une addiction que rien ne peut terrasser. Une chair condamnée. Une carcasse dont on peut abuser sans craindre de la briser.

▼▼▼


7 novembre 1996

Il n'y a personne en ce jour gris, brumeux, où le brouillard semble ravir jalousement aux yeux des curieux et autres riverains, la banlieue plus ou moins tranquille de New-York, ce coin un peu reculé où se trouve un cimetières où l'on enterre souvent les membres d'une même famille, des inconnus qui ont passés une vie à être discrets, humbles, à ne chercher qu'à se marier à quelqu'un bien, à faire quelques enfants qui finiront par s'en aller, poursuivre des rêves qui ne seront à jamais que des regrets, des remords qu'ils emporteront avec eux dans la tombe, qui font légion chez les défunts. Autour de la terre fraîchement retournée, de cette tombe creusée tout juste ornée d'une stèle bien simple, il n'y a que ce couple âgé qui contemple le cercueil descendre les lèvres pincées, sans murmurer la moindre prière, sans le pleurer, ce fils qui disparaît pourtant, cet enfant qu'ils savaient perdu depuis un moment, qui se refusait à les contacter, à accepter de se réconcilier, d'oublier les différents du passé, qui l'aimait, au final, cette vie de solitaire décadente, qui selon eux, se sentira mieux parmi les siens, dans l'au-delà, sous la protection des saints et autres patrons des âmes égarées qui parviendront peut-être à le pardonner, à le soigner, le redresser, qui prendront soin de lui avant qu'ils ne le puissent à nouveau. On ne lui jette qu'une fleur, avant que la terre ne revienne le couvrir, à jamais, garder secret la cause de cette mort que ces proches tentent d'étouffer malgré l'envie de la presse à scandale de la déterrer, de donner crédit à ces folles rumeurs qui courent au sein de certains cercles, de ces récits macabres où l'on évoque ces dernières fois où l'auteur fut vu, aperçu, dans une chambre luxueuse en compagnie de bien d'hommes et de femmes, d'inconnus et anonymes s'adonnant à de bien sordides pratiques, et où lui, au centre de tout, aurait été celui lié, ligoté, étranglé, étouffé, ce martyr volontaire, ce mâle obscène dont on tait presque le nom, on ne garde que ce livre que certains fans viennent déposer sur sa tombe, accompagnés de quelques modestes bouquets, de lettres plus ou moins passionnées.

▼▼▼


Cigarette entre les lèvres, c'est du bout des doigts que je m'efforce à lisser le plumage de mes ailes, de ces appendices que mon client du moment ne peut s'empêcher de venir déranger de ses caresses, de ses phalanges qu'il fait courir le long de mes vertèbres, de mon échine encore sensible, encore secouée par bien des frissons, des tremblements que je ne parviens à étouffer et que pourtant, j'accueille d'un semblant de sourire, d'un vague rire qui n'est qu'expiration, souffle brûlant avec lequel dansent les volutes de fumée m'auréolant, me donnant ces faux airs de rapace prisonnier de la luxure, d'un ange dérobé aux cieux qui désormais se pâme contre le corps de qui veut bien le désirer, l'acheter, l'aime, ce péché qui le tient aux reins, exige de lui, cœur et passions, pulsions et autres désirs, fantasmes interdit auxquels je me donne sans un instant craindre pour cette âme que je serais prêt à céder, à offrir à qui pourrait me promettre la Luxure elle-même. Tentant de défaire le chaos crée par celui qui finit par venir s'installer à mes côtés, emportant avec lui une partie des draps froissés, je me contente de lui glisser un regard quand il vient embrasser mon épaule, tendrement, presque, effleurer ma joue de ses doigts avant de laisser ceux-ci s'égarer dans ma crinière ébouriffée.

« Tu sais ce qu'il te manque ? »
commence-t-il, m'arrachant de ce fait un haussement de sourcil, l'envie très masculine de bomber le torse, de l'impressionner en faisant chuter un peu de cendres au sol, non loin de nos vêtements entassés. « Une cage, ou un perchoir. Quelque chose pour faire le beau rapace devant tes partenaires. » J'émets un son pensif tandis que je me lève, cherchant de quoi me vêtir, me couvrir. « En plus je suis certain que ça en exciterait plus d'un. »

« J'y penserais. » Je marque une pause, le temps d'arracher à la braise, un grésillement pénible à l'oreille. « Mais je te préviens, ça va pas me rendre plus abordable. »

Ce sera toujours un luxe que de venir en mes bras, chercher autant l'interdit que l'horrible, de venir chercher à se faire autant humilier qu'à baiser sous ses formes démoniaques que par pudeur sociale, on enterre sous des traits bien humains.

Au sol, je finis par récupérer mes vêtements, me rhabillant sans me presser, prenant le temps d'enfiler sous-vêtements et corset que d'un geste, je lui demande de serrer à ma place, de lacer à l'endroit où se trouvait ces quelques plumes que mon derme vient déjà recouvrir, engloutir.

« Serre. Encore. » Je grogne quelque peu. « Tu reviens quand ? »

Vite je l'espère, que je n'ai le temps de craindre de ne plus être désirable, de ne plus être assez beau ici-bas, de voir qu'elle prend déjà fin, cette vie que je n'avais pas là-haut, où j'étais accro à des sensations qui n'existent qu'ici, que je dois à cet appétit charnelle que rien ne satisfait, qui est ce vice fait unique maître, unique dieu auquel je dois ma place ici-bas.

Le/la joueur.euse derrière le personnage


Prénom ou pseudo : Victime boloss
Âge : Vieux
Présence moyenne : J'suis tout le temps là
Une suggestion ? : Je devrais être roi du monde pour un jour
J'ai lu et j'accepte le règlement : Oui mais parce que j'ai pas le choix
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Humeur : Pas sûr que même lui le sache.
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Forme démoniaque : Démon araignée
Emploi/loisirs : Acteur porno
Avatar : Dane DeHaan
Messages : 40
Date d'inscription : 21/04/2024
Mer 1 Mai 2024 - 18:14
Icaaaaaare I love you I love you I love you
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Kitty Lovebot
Kitty Lovebot
(Icare) ▼ Bless the Sinner 3080764276bdf192a1abe916dce4dedb0b0e0c2b
Localisation : V's Tower.
Emploi/loisirs : Assistante Personnelle de Valentino.
Humeur : ... Bonne question.
Avatar : Avantika Vandanapu
Messages : 23
Date d'inscription : 30/04/2024
Mer 1 Mai 2024 - 18:18
(Icare) ▼ Bless the Sinner 83l
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Icare Nabokov
Icare Nabokov
Forme démoniaque : Harpie
Localisation : Pentagram City
Emploi/loisirs : Escort
Humeur : Horny on main
Avatar : Chris Evans
Messages : 10
Date d'inscription : 30/04/2024
Jeu 2 Mai 2024 - 21:55
I love you I love you I love you J'arrive Wolfie <3

Je viens aussi pour toi Kitty Razz
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Valentino
Valentino
(Icare) ▼ Bless the Sinner Aa6751b73822b9db7aade5df96a0c42a951e761d
Forme démoniaque : papillon de nuit rose.
Localisation : la tour des Vees.
Emploi/loisirs : Overlord, producteur de films pornographiques et proxénète.
Humeur : Pas sûr que même lui le sache.
Avatar : Edward Saxby.
Messages : 99
Date d'inscription : 21/04/2024
Ven 3 Mai 2024 - 19:53
Par contre Val il PUE visiblement, j'ai compris  (Icare) ▼ Bless the Sinner 1f614
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Keekee
Keekee
Admin
Localisation : Hazbin Hotel.
Emploi/loisirs : Adorable chaton et Administrateur.
Avatar : KeeKee.
Messages : 72
Date d'inscription : 07/04/2024
Ven 3 Mai 2024 - 20:02

Bienvenue en Enfer !

Bien le bonjour, chère âme en peine ! Je suis Saint Pierre, à votre service !

Alors, regardons un peu... OK. Non. Vraiment, mais alors, vraiment pas. Allez vous faire voir ! Bon vent !

Bon… bah bienvenue en Enfer du coup !

Nous savons que la chute a dû être quelque peu douloureuse, mais ne vous en faites pas, une assistante sociale ne tardera pas à arriver pour vous guider et vous fournir un petit montant d’argent histoire de bien débuter votre séjour parmi nous. Prenez garde cependant, ça ne prend effet que si vous acceptez d’entrer dans le système.

Et maintenant que votre fiche a été validée, nous vous invitons déjà à poster votre fiche de liens et votre répertoire de RPs dans les catégories correspondantes. N’hésitez pas à proposer des sujets aux autres joueur.euse.s ! Encore une fois, si question il y a, posez la au staff, ils vous répondront avec grand plaisir !

Bon séjour parmi nous !
Halloween
https://sevenrings.forumactif.com
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