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The cut that always bleed
Ayaan Kedlaya
Ayaan Kedlaya
The cut that always bleed 6sft
Forme démoniaque : Pantin de bois.
Localisation : En quête de rédemption au Hazbin Hotel.
Humeur : Everything is f i n e !! :)
Avatar : Marlon Pendlebury
Messages : 108
Date d'inscription : 22/04/2024
Jeu 25 Avr 2024 - 0:25

Ayaan KedlayaTen stupid things I've done out of a compulsive need to be liked
(cringe compilation)

The cut that always bleed Yet9

Informations


Nom Kedlaya. Héritage maternel qu’Ayaan chérit de tout son cœur. Nom scandé avec fierté, le sourire aux lèvres, même si le cœur s’est parfois serré à l’idée d’être le seul à la porter.
Prénom  Ayaan. Devenu trop souvent Ayan sous les plumes distraites, prénom tronqué sur certains dossiers, sur l’album du lycée ou son ancien badge de caissier. Et Ayaan qui n’ose jamais le faire remarquer. C’est vrai que deux A, ça sert à rien.
Âge Compteur arrêté à 25 ans.
Date de naissance 24 juin 1999.
Date de mort 27 juillet 2024.
Forme démoniaque Marionnette. Pantin de bois articulé qu’on peut démembrer et remonter à souhait, qui traîne ses ficelles sans savoir quoi en faire. Son visage arbore un air trop joyeux pour être sincère, pommettes trop roses, bouche figée dans un sourire léger, expression par défaut quand sa figure est au repos, comme si rien ne l’impactait, que tout l’amusait. Y a comme une fissure au niveau de son cœur, là où la lame est venue le transpercer, plaie béante d’où suinte un liquide noirâtre.
Classe Sinner.
Faceclaim Marlon Pendlebury.
Crédit It's me mario.

Caractère


Affectueux, Anxieux, Bavard, Bienveillant, Bruyant, Chaotique, Clown, Créatif, Débrouillard, Dépendant affectif, Empathique, Énergique, Enthousiaste, Espiègle, Fuyard, Gentil, Impressionnable, Indécis, Influençable, Insecure, Largué, Lourd, Maladroit, Optimiste, People Pleaser, Passif en ce qui concerne sa propre vie, Rêveur, Sentimental, Syndrôme du sauveur, Solaire, Tactile, Theater kid

ENFP-T
72% Extraverti • 77% Intuitif
94% Sentiment • 88% Prospection • 69% Prudent

Walking on sunshine
À voir Ayaan, on pourrait presque croire que le bonheur, c’est aussi simple que d’appuyer sur un interrupteur. Il a le rire facile et bruyant de ceux qu’on s’imagine tout de suite être de bons vivants, un sourire assez grand pour faire oublier que d’autres états d’âme peuvent se cacher derrière ses yeux brillants. Il se plie en quatre pour se faire soleil au milieu d’un ciel gris, rayonne d’une énergie et d’une bonne humeur qui agace autant qu’elle réchauffe les cœurs.

*Caugh up blood* How was that? Was I funny? Did anybody laugh?
Comédien dans l’âme, Ayaan aime bien en faire des caisses, transformer les bobos de la vie en un numéros. Il a cette manie de minimiser ses émotions en dédramatisant systématiquement la situation. Alors, forcément, à rire et sourire même face au pire, rien ne semble jamais l’atteindre depuis les hauteurs de sa prétendue bonne humeur. Ayaan qui préférerait crever plutôt que d’être surpris en train de douter, de s’énerver ou de pleurer.

I can fix them.
Ayaan, il donne ce qu’on attend de lui, cherche toujours à aller dans le sens des autres. Quitte à s’oublier. Quitte à s'écraser. Jamais il ne défend ses opinions ou laisse un  “non” se perdre sur ses lèvres, obnubilé par le besoin de plaire. Il court après l’idée dangereuse et naïve d’un amour capable de soigner les cœurs les plus abîmés, se persuade que même la violence peut devenir douceur, à force de volonté et d’endurance. Et si on le bouscule ou qu’on le malmène, c’est forcément parce qu’il a fait quelque chose qui gêne, qu’il doit se battre un peu plus pour mériter qu’on l’aime.

I believe in the healing power of… Art and craft.
Ayaan, c’est aussi des élans de créativité impossible à contrôler, un besoin de créer souvent peu concluant, parce qu’il fait rarement les choses correctement. Y a comme un gouffre entre ses ambitions et sa capacité à les réaliser, mais qu’importe, Ayaan essaie, couvre des amis de cadeaux plus ou moins réussis. Ses hyperfixations viennent et s’en vont, peinture, dessin, poterie, fabrication de bougies, tricot, crochet, origami, fabrication de bracelets, de petits objets divers et variés… Il n’y a qu’en broderie qu’Ayaan a vraiment su tirer quelque chose de ses pulsions créatives, et du bout de son aiguille, il constelle ses jeans de petits dessins.


Histoire


✵ chapitre 1 ✵

Son enfance, c’est des routes qui s’étirent comme un long ruban devant lui, des ciels qui défilent à l’infini entre deux villes. C’est des musiques qu’il chante à tue-tête en regardant par la fenêtre. Des salles d'attente dans de grands bâtiments qui brassent des antidouleurs et des gens. Car maman est malade, maman a tout le temps mal, son combat lui tire la tête vers le bas, la force à se garer sur le bas-côté pour piquer du nez. Sur la banquette arrière, Ayaan attend qu'elle se réveille, il joue à la pharmacie avec des flacons d’OxyContin vides. (Bonjour, je peux vous aider ? Vous avez une ordonnance ?) Le contenu éparpillé de sa petite boutique a un peu intrigué la police le jour où ils ont contrôlé maman. Coupez le moteur, descendez s'il vous plaît.

Même sans maman, les routes continuent de défiler inlassablement. Carolyn, son assistante sociale, est très gentille. C’est elle qui le conduit de famille en famille. Les visages, les noms, les écoles et les maisons se superposent et se confondent, il faut souvent bouger, sans cesse tout recommencer, Ayaan se mets à courir après les amitiés, à s’accrocher aux premiers enfants qui lui parlent pour ne pas rester seul dans les cours de récré.

Il a très vite compris qu’il ne retrouverait maman que si elle était guérie et qu’il allait bien, lui aussi. Alors, Ayaan va bien. Il joue, il sourit, il papote, il gambade, il obéit, mange ses légumes même quand il a envie de vomir, reste dans son lit même quand il n'arrive pas à dormir, tire ses manches sur les points d'eczéma qui parsèment le creux de ses bras. Y a l'aube d'un soleil sur ses traits quand on le félicite d'être aussi gentil et des impressions de fin du monde qui pèsent sur son cœur quand les adultes haussent le ton. Il souffle cinq bougies dans cinq familles différentes avant de pouvoir retourner vivre avec maman. Elle va mieux, a repris du poids et des couleurs, Carolyn est ravie du travail accompli. Ayaan a dix ans, il se dit que maintenant, maman et lui, c’est pour la vie.

C’est deux ans plus tard qu’il la découvre inerte sur le canapé. Il sait plus vraiment ce qu’il a fait, se souvient seulement d'une ambulancière venu le retrouver dans sa chambre, du naloxone qu’il tenait encore serré contre sa paume. Il a épongé ses joues contre son oreiller avant de se décider à émerger de la forteresse tout en couvertures et en draps où il s’était réfugié. Et parce qu’il a voulu inquiéter personne, il a forcé un sourire malgré ses yeux rougis. I’m fine.

Chicago. Y a des impacts de balles aux pieds de certains bâtiments de son nouveau quartier. C’est là que vit Jason, son père, figure absente qui se décide finalement à réapparaître en apprenant que son gosse n’a plus que lui. Le paternel a un peu déchanté en voyant Ayaan débarquer, avec la veste en jean de sa mère, ses bracelets en plastique, ses pins et son sac à dos couvert de petits nuages dessinés au blanco, gamin à des lieux du fils qu’il s’était imaginé. Tout est à refaire, ta mère a fait le travail qu’à moitié. Alors, Jason est brute, Jason est dur, mais c’est rien, c’est pour rendre son fils plus résistant, c’est pour son bien. Ayaan fait de son mieux pour lui plaire, mais il apprend surtout à craindre et à éviter son père, à ne pas trop lui poser de questions sur ses occupations. Dans le quartier, Jason, on sait qui c’est. Ils sont tout un groupe, parfois, à se réunir à la maison. Des hommes pétris de haine, un même symbole ancré dans la peau.


✵ chapitre 2 ✵

C’est parti d’un soupir exaspéré de la prof d’anglais, celui de trop. Ayaan, arrête de parler. Sofia, elle, ne parle pas. C’est précisément pour ça qu’on a décidé de le coller à ses côtés quelques jours après qu’il ait débarqué, petit nouveau complètement largué. Y a eu quelques minutes où Ayaan a pas trop osé faire le malin, intimidé un brin par cette fille vachement jolie et beaucoup plus cool que lui. Et puis, le naturel l’a rattrapé et il a commencé à commenter tout ce qu’il se passait, à lancer des parties de morpions sur la marge de son cahier, à lui parler de la coccinelle qu’il a adoptée. Elle vit dans ma trousse, tu veux voir ? Mais Sofia lui a juste donné un coup de pied et lui, il a cru qu’elle voulait jouer, alors il a répondu, en a envoyé un tout petit, tout gentil de son côté et le jeu s'est éternisé. Sofia, elle était tellement forte qu'elle a pas arrêté de gagner et il a bien rigolé, à se dire qu'il passait vraiment une super journée. Alors, quand elle lui a explosé le nez à la sortie du collège, Ayaan a pas compris. Il a dû s'asseoir pour pas tourner de l’œil, sonné par le choc et la douleur, paniqué à l’idée que son père apprenne qu’il s’était fait cogner sans broncher. Sûrement qu’il a dû faire un peu pitié, à geindre comme un grand blessé (J’ai plus de nez, je vais mourir, j’ai plus de nez, mon père va me tuer!!) parce que Sofia lui a proposé de la cogner à son tour, même qu’elle lui a montré comment faire, poing serré et tout. Malgré le résultat peu concluant, Ayaan est ressorti de ce cours de baston tout content, car si elle l’a aidé, c’est que son geste était pas vraiment méchant. Le lendemain, un pansement énorme au milieu du visage, il a écumé les couloirs du collège pour demander à Sofia si elle voulait pas signer son nez, en se disant que c’était vraiment la meilleure excuse pour lui reparler.

Dans sa tête, Sofia et lui, ils ont tout de suite été de super amis. La réalité est un peu plus compliquée.  Ce fut des semaines passées à s’accrocher à elle comme à une bouée, à se faire repousser, à abandonner uniquement pour recommencer. La peur des journées solitaires est plus forte que la peur de déplaire, alors, Ayaan insiste, d’abord de loin et en silence, pour pas trop l’embêter. À midi, il s’assoit à ses côtés comme si de rien n’était, mais à une chaise d’écart, périmètre de sécurité. Ça lui prend quelque temps avant d’oser se poser à côté d’elle franchement et de s’autoriser à afficher son naturel bruyant. Il a pas souvent de lunch box, Sofia non plus. Leurs estomacs jouent à qui grondera le plus fort certains après-midi et Ayaan comprend qu’à la maison, ça doit pas être facile pour elle aussi. C’est peut-être comme ça, finalement, qu’ils sont devenus amis, en se retrouvant dans les non-dits. Ayaan se rêve grand sauveur, se voudrait plus riche et plus fort pour l’aider et la faire tout le temps sourire, il s’écrit déjà un monde où ils vivraient loin de leurs parents. En attendant, il n’a que des dessins, des rires et des paquets de chips à lui offrir. Et au fond, c’est peut-être suffisant. Des repas partagés et des bracelets de l’amitié.

Wow, c’est le mec de Twilight. C’est ce qu’il a soufflé à Sofia quand le prof d’histoire a annoncé que Javier se joindrait à leur duo pour leur exposé. Il est un peu plus vieux, il a quelques groupies avec son air mystérieux et faut avouer que certains jours, Ayaan en fait un peu partie. Alors, il est tout sourire, s’imagine déjà agrandir leur groupe d'amis. Mais Sofia, elle, ne rit pas. La collaboration est chaotique, Ayaan se retrouve souvent au milieu de conversations explosives parfois amusantes, parfois angoissantes. Javier est aussi froid qu’a pu l’être Sofia, Ayaan rame pour se faire apprécier, malade à l’idée qu’on puisse ne pas l’aimer. Au fond, il a toujours été un peu maladroit dans sa manière d'appréhender les gens et Javier le perd, à lui envoyer des messages contraires, à accepter ses invitations et ses preuves d'amitié sans pour autant arrêter de râler et de l’envoyer balader. Y a des après-midi entiers qu’Ayaan se rejoue dans sa tête, à la recherche de ce qu’il pourrait changer, améliorer.  Qu’est-ce que je fais mal, qu’est-ce que j’ai dit ?? Y a pas que ça qui commence à le travailler.

Parce qu’au fur et à mesure que les liens se sont tissés, y a des choses qui lui ont pas échappé. C’est d’abord des regards qu’il a surpris chez Javier. Des réparties cinglantes chez Sofia où perce pourtant ce qu’il s’imagine être des accents de dragues. Ayaan force des rires en les regardant s’engueuler et s’amuser à flirter, petits jeux adolescents que Sofia n’avait jamais eus jusqu’à présent. Pas avec lui. C’est pas grave, tous les deux, ils sont meilleurs amis. C’est ce qu’il se dit. Songer à Sofia ne devrait pas le mettre dans un tel état. C’est que leur avenir commun lui semble déjà tout tracé, de la coloc après le lycée jusqu’à la promesse de mariage à 40 ans, si ni elle ni lui n’avaient trouvé l’amour entre-temps. Mais la nuit, quand le silence s’étale tout autour de lui, ses pensées tiennent un autre discours. Elles lui maintiennent les yeux grands ouverts, à lui murmurer que Sofia préfère Javier, à lui projeter des films d’eux en train de s’embrasser, de s’aimer, d’écrire une histoire où lui n’aurait qu’un rôle secondaire sur le côté. Ça l’obsède plus que de raison et Ayaan se surprend à riposter en s’imaginant à son tour en train de la couvrir de baisers, vision mirage qui lui arrache des papillons, agite son cœur dans tous les sens, parce qu’il réalise que l’idée lui plaît, mais que ça n'arrivera jamais, il fait pas le poids face à un Javier qui est tout ce qu’il n’est pas. Et parfois, quand il erre à la frontière du sommeil, l’esprit alcoolisé par ses sentiments bordés d’angoisses ne sait même plus qui il envie et de qui il a envie, entre Sofia et Javier, Javier et Sofia. Torture mentale qui l’enferme dans une spirale dont il n’arrive pas à se dépêtrer, qu’Ayaan peine même à s’expliquer.

Ça a fait les gros titres de la section faits-divers : vol à main armée sur fond de règlement de comptes, un commerçant tué, le gang de braqueurs interpellés. Cette fois, son père ne rentrera pas à la maison. Oh, il est pas mort. Juste en prison. Ayaan a seize ans, on l’envoie dans un foyer où s'entassent d’autres adolescents. À son arrivée, il a vu  trois mecs plus jeunes en train de le toiser depuis les hauteurs de l’escalier : cinq clopes que le nouveau craque avant la fin de la semaine. Mais Ayaan a pas pleuré, non, plutôt crever. Caché derrière ses sourires, il rit plus fort encore pour couvrir le tambour incessant de son cœur. It’s my big bruh era all over again, qu’il se force à plaisanter avec Javier et Sofia, une main glissée sous sa manche, à se gratter le bras. Au moins, il change pas de ville ni de lycée, il garde ses amis dans sa vie, ça lui suffit pour continuer à sourire, pas se mettre à dépérir. Il a un peu moins de deux ans à tirer avant sa majorité et il a hâte, Ayaan, d’entamer ce nouveau chapitre, il se rêve acteur de musical, se voit déjà dans un appartement avec Sofia, à apprendre son texte pendant qu’elle étudie, à organiser des soirées avec Javier et son Abuela. Des lendemains ensoleillés qui lui semblent soudain plus accessibles que jamais.

Car il a zieuté, guetté, le cœur en suspens, à craindre le jour fatidique où il surprendrait Sofia et Javier en train de s’embrasser. Mais les années s’étirent, rien ne semble se passer, Ayaan se demande s’il a pas tout imaginé. Piégé par son anxiété, il doute de ses propres doutes, tourne en rond, avance, recule, camoufle la moindre de ses tentatives derrière des rires et des airs blagueurs. Pour combien tu danses avec moi ? Qu’il lui demande au bal de promo, invitation timide déguisée en défi. Il s’attendait pas à ce qu’elle accepte sans même se prêter au jeu. Et un (1) verre de punch dans le nez, un Ayaan tout sourire se sent pousser des ailes. C’est que Sofia est belle, plus encore sous les lumières du gymnase tout décoré et comme la tête lui tourne et qu’il sent le sol se dérober et son cœur décoller, Ayaan s’est carrément penché pour l’embrasser et- Il sait pas vraiment où est-ce qu’il s’est raté. Si c’était pendant, quand il a essayé de mettre la langue et qu’elle a serré les dents, ou si c’était après, quand il s’est mis à pouffer et à ricaner sans pouvoir s’arrêter, parce que les nerfs le lâchaient, que son élan courageux venait d’être remplacé par un vent de panique. (putainputainputainputain). Y a un on peut re-essayer qui lui est tombé de la bouche. T’es sérieux ? qu’elle a rétorqué. Non, je déconnais. La chanson s’est terminée. Je dois aller faire pipi. (Désolé, je dois aller pleurer.) Et Ayaan a fui, malade de gêne, ses rêves d’amour et son assurance morcelés sur la piste de danse. Il revenu après, souriant comme si de rien n’était, persuadé que s’il se taisait, alors, Sofia oublierait, que son geste stupide ne viendrait pas ruiner leur amitié. Si on en parle pas, ça existe pas.

Drôle d’ambiance à l’after, soirée pyjama improvisée chez l’Abuela de Javier. Y a des silences chez lui qu’Ayaan remarque à peine, ses pensées tournées vers lui-même, à se demander si Sofia le déteste, si l’alcool peut effacer son erreur, à lutter contre ses envies de larmoyer, parce que Sofia ne l’aime pas, l’évidence lui saute aux yeux, c’est tout, c’est comme ça. Il a les paupières encore lourdes des toutes les larmes qu’il n’a pas pu verser lorsque, le lendemain, la police débarque et retourne l’appartement à la recherche de drogues. Sofia a disparu par la fenêtre et Ayaan, lui, a fixé Javier, le cœur sur le point d’imploser, des qu’est-ce qu’il se passe ? plein les lèvres et plein les yeux, tandis que son ami disparaissait dans l’encadrement de la porte, les mains prises dans une paire de menottes.


✵ chapitre 3 ✵

Huit heures de route, aller-retour. C’est le temps qu’il lui faut pour rendre visite à Javier depuis Chicago. Des journées sacrifiées à l’arrière d’un bus pour une heure ou deux de discussion. Les vibrations de la route lui restent entre les oreilles, mais Ayaan arrive toujours avec le sourire. C’est bête, malgré la vitre entre eux, y a des fois où il se sent plus proche de Javier qu’il ne l’a jamais été. Peut-être parce qu’ils n’ont pas d’autre choix que de parler. Et ça lui fait du bien, à Ayaan, ces moments de simplicité où ils peuvent s’écouter. Il lui raconte ses débuts chaotiques dans la vie adulte, lui rejoue toutes ses auditions ratées en gloussant, comme si ça ne le gênait pas d'être un échec ambulant. Il lui donne des nouvelles d’Abuela et de Sofia. Y a souvent des phrases un peu maladroites qui se perdent sur ses lèvres (T’aurais dû voir ça !), des mensonges innocents (Non, Sofia va bien, elle t’en veut pas), des promesses que la vie l’empêchera de tenir (On sera tous les deux là quand tu sortiras.)

Sa vie après le lycée n’est pas vraiment comme il se l’était imaginée. La vérité est bien loin du quotidien rose qu’il dépeint à Javier à chacune de ses visites. Avec Sofia, ils ont atterri dans une coloc miteuse où les gens et les problèmes s’entassent dans des chambres gorgées d’humidités. Ils ont rien, rien que leurs ambitions et Ayaan, il se dit que s’est assez, avant de déchanter. Les portes de l’université restent fermées pour Sofia. De son côté, Ayaan enchaîne les auditions, ampute ses heures de caissier pour patienter dans des salles remplies de sosies, des gens bien mieux préparés que lui et qui se rêvent sur les planches eux aussi. Ça ne marche pas, on ne le rappelle jamais, pourtant Ayaan insiste, porté par la force de son rêve, quitte à ne pas faire assez d’heures pour pouvoir payer ses courses et son loyer. C’est en réalisant qu’il n’aura pas assez pour aller rendre visite à Javier qu’Ayaan commence à laisser ses mains s’égarer dans les affaires de ses colocs, à magouiller quand il rend la monnaie aux clients. Dollars grappillés ici et là pour survivre, mais aussi pour vivre. Il a beau savoir qu’il ne sera jamais plus qu’un ami, Sofia continue d’être le you de toutes les chansons d’amour qu’il écoute. Pour elle, Ayaan ne compte pas, jamais. Il fait des dépenses stupides juste pour la voir sourire, à lui ramener des cafés sophistiqués, à l’inviter à manger. Il va jusqu’à lui offrir un bijou qu’elle a eu le malheur de regarder un peu trop longtemps. Son cœur déborde dans un sourire quand il la voit porter ce qu’il lui offre. Au fond, Ayaan se persuade que ça lui suffit. Il se contente d’être une présence fantôme sans cesse accrochée à son poignet sous la forme d’un bracelet, faute de pouvoir marcher main dans la main avec elle comme il le voudrait.

Andrew joue du piano. Le jour où il l'a rencontré, au détour d'une audition, c'était lui, le pianiste à qui il a tendu sa partition. Désarmé par les sourires et les regards qu’il lui a lancés, Ayaan s’est un peu arrêté de penser, franchement perturbé, déconcentré au point de complètement se foirer. Faute d’un rôle, il repart avec un numéro, le visage illuminé d’un éclat impossible à contrôler. Putain, je plais à quelqu’un ! Andrew est un peu plus vieux, il a des avis bien tranchés sur toutes les choses de la vie, un art de manier les mots qui l’intimide autant qui l’enivre. Ayaan boit ses paroles, se gorge de ses compliments. Son cœur étouffe et déborde sous des excès d’affections, trop peu habitué à autant de douces attentions. Andrew l’invite au théâtre, au restaurant, s’amuse de ses airs ébahis face aux prix, ricane de ses lacunes en cinéma et en littérature. Faut vraiment que je te fasse ta culture. Et en à peine un mois, Ayaan lui tombe dans les bras, se sert de cette aubaine pour essayer d'oublier Sofia. Les premiers bleus, il les retrouvera au creux de son cou, laissé par des lèvres qu’il s’imagine incapable d’exprimer autre chose que de la tendresse. Grisé par l’euphorie de ce qu'il imagine être des sentiments naissants, Ayaan a l’impression de vivre un conte de fées, s’écrit déjà une fin heureuse aux côtés d’un Andrew glorifié en prince venu le sortir des  gangrénés par la violence et de la misère. Alors, quand il lui propose d'emménager avec lui, qu'importe que tout s'enchaine trop vite, Ayaan dit oui, même qu'il propose à Sofia de venir avec lui. Andrew a une chambre d'ami ! Mais Sofia refuse, Sofia se braque et Ayaan ne comprend pas. Il la sent s'éloigner pour des raisons qu'il n'arrive pas à s'expliquer, se demande ce qu'il a bien pu faire sans réussir à trouver. Il en parle à Javier, qui quitte la pièce sans broncher. Et Ayaan comprend encore moins.


✵ chapitre 4 ✵
(tw : violence domestique)

Quand est-ce que les choses ont changé ? Quand est-ce que tout a basculé ? Questions qu'Ayaan se pose souvent. En regardant à quand remonte son dernier message envoyé à Sofia ou sa dernière visite à Javier. En examinant l'évolution d'un hématome dans son reflet. En tombant dans des impasses chaque fois qu'il songe à l'avenir. Et à chaque fois, la même réponse : il ne sait pas. C'est des jours et des jours à fermer les yeux sur des choses qui auraient dû l'alarmer, mais aimer, c'est aussi accepter les défauts de l'autre, pas vrai ? C'est des mois et des mois à laisser la routine s'installer, à accepter une redéfinition pervertie de l'amour. Parce qu'après les éclats de colère et de violence, viennent toujours les excuses, les pleurs, les promesses et les pardons qu'Andrew implore. Ayaan les lui accorde toujours, se laisse soigner par les mêmes mains qui l'ont blessé en s'excusant à son tour ; la prochaine fois, il fera attention à ses paroles, ses gestes, pour que de tels drames n'arrivent plus. Il se dit qu'un jour, ses efforts paieront, qu'à force de patience et d'affection, Andrew finira par aller mieux. Et les semaines, les mois se transforment en années. Alors, quand est-ce que tout a basculé ? Ayaan l'ignore, il sait juste qu'il n'a plus le cœur à rire ou à chanter, qu'il se sent plus seul que jamais.

Andrew n’aime pas Sofia. Javier non plus, pour ce qu'il en est. Ce genre de personne, ça peut que te tirer vers le bas. Ayaan est pas sûr de comprendre pourquoi, mais il n'ose pas le contredire et encore moins lui désobéir. Braver l'interdit pour rendre visite à Javier, Ayaan l'a fait une fois, deux fois, mais pas trois fois. Il a un peu ramé au travail, pour expliquer comment il s'était cassé le poignet. Dans sa première lettre à Javier, il s'invente une mauvaise chute. C'est le seul contact qu'il a avec lui, désormais : des lettres écrites en secret, envoyées dans le vide, conversation à sens unique où il ne dit rien. Il sait pertinemment que c'est pas assez, qu'il est en train de l'abandonner, mais la culpabilité et la tristesse ne font pas le poids face à l'angoisse et la peur qui lui empoisonnent l'esprit et le cœur. Quant à Sofia, il ne la croise plus que lorsqu'il passe prendre des nouvelles  d’Abuela. Dans le silence pesant de son petit salon, il observe discrètement son amie sans savoir comment lui parler, la retrouver, cette étrangère qu'il a aimée.

Il a recroisé Javier par hasard. Personne ne lui a dit qu'il était sorti de prison. Pas même Sofia. Et Ayaan a pas osé soutenir son regard chargé de colère, preuve ultime que ce qu'il avait toujours redouté s'était bel et bien réalisé. Javier le déteste. Sofia aussi, sûrement. Et ils ont raison, au fond.

Ça lui a repris, une de ces nuits, alors qu'il relisait encore leurs vieilles conversations, comme une manière de revivre leur amitié disparue. Une montée d'angoisse comme il n'en avait plus eu depuis l'adolescence, à se demander où sont Sofia et Javier, s'ils sont ensemble en ce moment. Les mêmes visions qu'à l'époque reviennent le hanter. Y a aucun fondement à ses pensées, mais ça le rend malade de tristesse et de jalousie de les imaginer partager un lit, de se dire que leur monde peut continuer à tourner sans lui, quand le sien semble s'être arrêté depuis qu'ils ne sont plus dans sa vie. Et un soir, alors qu'il étouffe sous les caresses d'Andrew, les yeux fermés, Ayaan se surprend à visualiser d'autres lèvres en train de l'embrasser, d'autres mains en train de le toucher, se figure entre les bras de Sofia. Ou Javier. C'est là qu'il se dit que, décidément, quelque chose ne va pas.

Ils lui manquent.

Ses 25 ans approchent. Andrew lui propose d’organiser une fête. Occasion rêvée pour inviter ses deux amis du lycée, tenter de retisser les liens qu'il a brisés. Un souhait qu'Andrew ne peut pas lui refuser : sinon, j'ai personne à inviter. Y a son visage qui s'est éclairé en les voyant arriver, bonheur de courte durée. Ayaan a senti son cœur se décrocher et la nausée monter quand Andrew a posé un genou à terre. Un rire nerveux sur les lèvres, il a balayé la pièce d’un regard brillant où la panique et ses appels à l'aide se sont confondus avec l'émotion un peu trop facilement. Il a pris soin d'éviter les iris de Javier et Sofia au moment où il a acquiescé. Parce qu'il a fait ce qu'on attendait de lui : il s’est hâté de dire "oui", il s'est laissé embrasser sous les applaudissements et les félicitations des invités, jusqu’à ce que tous se taisent. Il a jamais pleuré devant ses amis, mais là, quand Javier s’est à son tour mis à genoux pour demander Sofia en mariage, qu’il a senti la poigne d’Andrew se durcir comme un étau autour de son bras, Ayaan a bien cru qu’il allait craquer. Mais il est resté figé, avec ce sourire crispé derrière lequel il file se cacher sitôt qu’il se sent sur le point de s’effondrer. Ce n’est que plus tard qu’il s'est autorisé à pleurer, loin des regards familiers, dans la solitude des urgences bondées, en envoyant à Sofia un félicitations sans conviction. U kno we ain t gettin marries right, qu’elle lui a répondu et ça lui a arraché un rire à travers ses larmes. ….. Je suis trop con ptn. Il n’arrive même pas à leur en vouloir d’avoir ruiné la soirée. Tout ce qu’il veut, c’est les retrouver.

On peut se voir ? Il est arrivé chez Sofia avec des marques autour du cou, encore un peu sonné, un peu choqué. D'un coup, il lui a tout déballé, d’une voix tremblante où il a pourtant forcé quelques rires pour dédramatiser ce qu’il a encore du mal à réaliser : putain, j’ai cru que j’allais crever. Il veut s’échapper, implore Sofia de l’aider, parce que la prochaine fois, il en est sûr, il va y passer. Sofia aussi, a des choses à fuir, la solution s’impose d’elle-même : il faut partir. Et Javier ? Sofia préfère ne pas l’impliquer et Ayaan se contente d’acquiescer. C’est que depuis qu’il l’a retrouvé, son ami lui fait peur, il a du mal à le reconnaître. Y a des éclats dans son regard qui lui font sans cesse redouter des explosions de violences. Et Ayaan réalise qu’il ne pourra rien faire pour l’aider, pas s’il veut se sauver.

Chez Sofia. Soir du départ. Elle a filé s’occuper des derniers préparatifs. Et Ayaan, il l’attend, la boule au ventre. Il a coupé son téléphone quand Andrew a essayé de l’appeler, que les premiers messages ont commencé à défiler : Pourquoi tu réponds pas ? T’es où bordel ? Il se préparait une tisane en triturant sa bague de fiançailles trop serrée quand il a entendu la porte s’ouvrir. Et il a rejoint l’entrée avec un petit sourire (Wow, t’as été rapide) avant de se figer, le cœur en apnée. C’était Javier. La suite, il a encore du mal à se l’expliquer. Tout s’est enchaîné. Il y a eu des larmes, des cris où le nom de Sofia se mêlait à des vérités jusqu’alors inavouées, des éclats de désespoir des deux côtés, jusqu’à ce que Javier le fasse taire en plantant un baiser sur ses lèvres. Ayaan aurait dû le repousser, mais il ne l’a pas fait. Au contraire. Il a continué, incapable de penser à autre chose qu’à Javier, à sa bouche sur la sienne, à la chaleur de son corps, à son souffle contre sa peau. La tête lui tournait quand tout s’est terminé et il lui est même pas venu à l’esprit de regretter, non, parce qu’il lui semblait que son univers tout entier venait de basculer, qu’il était soudain prêt à tout pour ne pas abandonner Javier, pour l’aider. Viens avec nous, qu’il a voulu lui dire, mais des gémissements d’une autre nature ont passé ses lèvres, tandis que la lame lui déchirait la poitrine. Ayaan a entendu le coup de feu sans le voir. Il y a eu le blanc du plafond et puis, Sofia. Seulement Sofia. Il a pas réussi à lui parler, à lui dire que ça allait, à répondre au je t’aime qu’il entendait pour la première fois dans sa voix. Il a pu que lui tenir la main, s’y accrocher de ses doigts ensanglantés comme on s’accroche à la vie, jusqu’à ce que les forces lui manquent et que son dernier souffle termine sur ses lèvres à elle.

Le/la joueur.euse derrière le personnage


Prénom ou pseudo : Ici ce sera Ayaan !
Âge : 26 ans.
Présence moyenne : Autant que possible !
Une suggestion ? : Eeeeuh non ??
J'ai lu et j'accepte le règlement : Oui.
Halloween
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Alastor
Alastor
The cut that always bleed 0cfd0dddd3b4946fd6fcbc72b5020a1f
Forme démoniaque : Le cerf
Localisation : Au Hazbin Hotel
Emploi/loisirs : Animateur radio / Gestionnaire du Hazbin Hotel / torturer
Humeur : Joviale
Avatar : Donald Glover
Messages : 55
Date d'inscription : 22/04/2024
Ven 26 Avr 2024 - 16:20
Bienvenue par ici, hâte de lire le reste de ta fiche et de pouvoir traiter avec toi The cut that always bleed 1f608

The cut that always bleed 68747410
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Rose DeLove
Rose DeLove
The cut that always bleed Steve-harrington-joe-keery
Forme démoniaque : Petit moineau au plumage parsemé de petites épines et de roses
Localisation : Dans les pattes de quelqu'un qui aimerait être tranquille
Emploi/loisirs : Fauteur de troubles
Humeur : Stoopid
Avatar : Joe Keery
Messages : 170
Date d'inscription : 21/04/2024
Ven 26 Avr 2024 - 17:17
J'viens juste jeter du love dans le coin ~
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Millie May
Millie May
The cut that always bleed W69f
Forme démoniaque : Peau rouge, cornes noires, queue écarlate... Une vraie diablotine quoi !
Localisation : Sûrement au QG de I.M.P, c'est là sa deuxième maison.
Emploi/loisirs : Le meurtre ? Ça compte, non ?
Humeur : Amazing !
Avatar : Maggie Lindemann
Messages : 26
Date d'inscription : 22/04/2024
Sam 27 Avr 2024 - 12:46
Bon courage pour ta fiche !
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Keekee
Keekee
Admin
Localisation : Hazbin Hotel.
Emploi/loisirs : Adorable chaton et Administrateur.
Avatar : KeeKee.
Messages : 72
Date d'inscription : 07/04/2024
Lun 6 Mai 2024 - 18:04

Bienvenue en Enfer !

Bien le bonjour, chère âme en peine ! Je suis Saint Pierre, à votre service !

Tiens, il me semble que je viens de rencontrer un de vos amis... Bref, regardons ce qu'il en est de votre vie. Ma foi, c'est très bien tout ça ! Un début de vie pas facile, et malgré ça, vous avez toujours gardé le sourire, beaucoup d'amour, de générosité... Aie, malheureusement cette générosité s'est effectuée à l'aide d'argent bien mal acquis... Oh, et votre mort ! Si tragique ! Si romantique ! Oh, il y a bien quelque chose que je puisse faire pour vous, laissez moi regarder encore... Mh, ça m'embête, mais... Vous vous doutez bien que les règles sont les règles. Malheureusement, ce n'est pas aujourd'hui que vous entrerez au paradis. Bonne chance en bas... Sincèrement.

Bon… bah bienvenue en Enfer du coup !

Nous savons que la chute a dû être quelque peu douloureuse, mais ne vous en faites pas, une assistante sociale ne tardera pas à arriver pour vous guider et vous fournir un petit montant d’argent histoire de bien débuter votre séjour parmi nous. Prenez garde cependant, ça ne prend effet que si vous acceptez d’entrer dans le système.

Et maintenant que votre fiche a été validée, nous vous invitons déjà à poster votre fiche de liens et votre répertoire de RPs dans les catégories correspondantes. N’hésitez pas à proposer des sujets aux autres joueur.euse.s ! Encore une fois, si question il y a, posez la au staff, ils vous répondront avec grand plaisir !

Bon séjour parmi nous !
Halloween
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