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(Rose) ❀ Slow dancing in the dark
Rose DeLove
Rose DeLove
(Rose) ❀ Slow dancing in the dark Steve-harrington-joe-keery
Forme démoniaque : Petit moineau au plumage parsemé de petites épines et de roses
Localisation : Dans les pattes de quelqu'un qui aimerait être tranquille
Emploi/loisirs : Fauteur de troubles
Humeur : Stoopid
Avatar : Joe Keery
Messages : 170
Date d'inscription : 21/04/2024
Dim 21 Avr 2024 - 22:16

Rose DeLoveNo more skipping rope, skipping heartbeats with the boys downtown

(Rose) ❀ Slow dancing in the dark 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f7279496d6167652f6c5477534d57534e2d31515f30673d3d2d313233363431323237342e313666386432303438393462393665383231363633373934323932352e676966

Informations


Nom DeLove
Prénom Rose
Âge 30 ans d'apparence
Date de naissance Dans les années 90
Date de mort /
Forme démoniaque Petit moineau au plumage parsemé d'épines, de quelques roses à peine écloses.
Classe Hellborn, fils bâtard d'une succube et d'un Goetia
Faceclaim Joe Keery
Crédit HN avatars

Caractère


Con comme une brique ❀ Incapable de saisir le second degré ❀ Naïf ❀ Impulsif ❀ Rapidement distrait ❀ Jaloux ❀ Coeur d'artichaut ❀ Rêveur ❀ Idéaliste ❀ Veut explorer la surface ❀ Complètement dépendant de son père ❀ Grosse victime ❀ Crédule au possible ❀ Incapable de se servir de ses pouvoirs ❀ Bonne pâte ❀ Espiègle

Histoire


Ils essayent. De ne pas trop élever la voix, de ne pas claquer trop fort la porte de ma chambre, dans l'espoir de ne pas me réveiller, sans un instant réaliser que je n'ai pas encore fermé les yeux et que, déjà, je quitte le confort de mes draps pour venir me glisser au plus près de la serrure pour y coller mon oreille, pour l'entendre, ce chaos qu'ils contiennent en des murmures ravalés, des reproches tout juste soupirés, exhalés en un souffle brûlant, en quelques sons qui font courir à la surface de mon derme, un frisson qui secoue mon être tout entier, devient tremblement emmêlant mes nerfs, me faisant tourner la tête alors qu'ils essayent, qu'ils continuent de prétendre, de faire semblant de se soucier de ce que je pourrais entendre ou non, de mimer cet amour qu'ils me portent et qui se devait d'être le coeur même de cette famille que nous formions jusque-là. Recroquevillé dans le noir, au pied de la porte de ma chambre, je les entends essayer, tenter, échouer et recommencer. Je les entends trébucher sur leurs mots, sur des syllabes sur lesquelles ils s'étouffent quand mon prénom se glisse au sein de leur altercation, s'en vouloir quand ils se demandent ce qu'ils peuvent bien faire de moi, quand ils évoquent ce que je pourrais penser de tout ça, si je pourrais même comprendre ce qui se passe, entrevoir comme ce qu'ils sont en train de décider était nécessaire, comme avec le temps, j'en viendrais à les pardonner, à réaliser que tout ceci était pour mon bien, pour que comme les autres, j'ai ma chance, ce droit à vivre le plus normalement possible, malgré tout, malgré ce que je suis, allant même jusqu'à invoquer qu'il me faudra de toute manière faire avec l'horrible, souffrir et ne jamais m'en plaindre, que le pire est à venir et qu'il faudrait mieux que j'y sois confronté au plus vite, à cette existence qu'ils m'ont choisi à l'instant même où ils ont décidé de me garder, ont été assez fous pour croire que l'on pourrait leur pardonner ma naissance, faire fi de ce que je représente.

Seulement je n'ai rien demandé. Je n'ai pas voulu être là. Je le suis et c'est tout. Je ne voulais pas mal faire. J'ai toujours été comme ils voulaient.

Au loin, j'entends quelque chose se briser au sol, puis une autre porte se claquer avant que ne retombe le silence, que la maison s'emplisse d'un mutisme écrasant au milieu duquel mes sanglotements que je pensais discrets se font cris déchirants, sons douloureux que je ne parviens à museler, à taire alors que je cherche à m'en retourner à mon lit, dans l'espoir d'échapper à tout cela en me réfugiant sous cette épaisse couette sous laquelle j'aime tant disparaitre, de laquelle, père m'a extrait plus d'une fois, quand le soir, je restais bien tard à feuilleter la suite des histoires qu'il disait me garder pour lendemain.; n'arrivant en réalité qu'à atteindre le bout de celui-ci, tirant sur mes draps pour y enfouir mon visage, pour y sécher larmes et morve, y étouffer des beuglements qui attirent papa à moi, qui une fois la porte ouverte, pousse un léger soupir alors qu'il s'approche pour me soulever et dans ses bras, me garder, malgré les nombreuses petites épines qui viennent déjà griffer la pulpe de ses doigts encore tremblants.

"C'est l'heure du dodo, tu sais. Demain est une grosse journée." me souffle-t-il en me berçant contre son coeur affolé, contre sa poitrine que je sens se soulever trop rapidement, encore essoufflé, lui-même ébranlé par cette dispute dont les échos continuent de remplir les coins de ma chambre désormais juste éclairée par la veilleuse projetant une galaxie de petites étoiles aux couleurs si ternes au milieu de mes larmes, de ce chagrin qu'il ne parvient à calmer, malgré la douceur de ses gestes, de sa voix qui si d'habitude, parvient à m'apaiser, se fait étrange collection de sons pour lesquels, je ne cesse de gigoter dans ses bras, de me tordre au point d'en venir à griffer sa peau de la pointe de mes épines, d'enfoncer dans la fibre de son pull, mes doigts devenus petites serres si fragiles qu'elles se tordent au contact de son torse.

C'est pas normal. Pas normal. Ca ne devrait pas être comme ça. Je le sens, je le sens que tu mens, que tu prétends que tout est normal, que ce n'est pas grave. Mais je le sens. Je le sens que tu me mens. Que tu fais et te comportes comme toutes ces fois où tu voulais juste que je sois sage parce que tu voulais que les autres ne pensent pas trop à ma présence, pour qu'ils oublient que je puisse être ton fils.

"Rose, doucement, doucement."


Je sens ses bras se refermer un peu plus autour de moi, en vain, mes cris ne cessant pas, mes larmes se muant en de brûlants hurlements tandis que je continue de me barder de plumes et d'épines, de pétales qui pour son regard, se font hideux remparts que j'érige entre nous, dans l'espoir de me protéger de ce que je ne voulais pas entendre, de l'absence de maman qui, pour la première fois, n'a pas voulu me voir, venant simplement pour se battre avec lui, avec celui qui, impuissant, finit par s'allonger avec moi dans le lit, essayant de me consoler en glissant entre les ronces, ma grenouille en peluche, dont il ne reste plus qu'une corne, l'autre ayant été machouillée jusqu'à être avalée.

"Maman reviendra."

Il marque une pause, le temps d'expirer, de sur nous, remonter mon épaisse couette pour ensuite, regarder les étoiles à ma place, offrir ses doigts à la colère instable de cette forme démoniaque que je lui dois.

"Elle reviendra forcément, pas pour moi, mais pour toi." Au doute que je perçois dans ce mensonge, je hoquète, tente de le contredire, en vain, préférant enfouir mon visage dans le ventre rond et doux de mon doudou, de cette peluche puant autant la bave que les nombreuses aventures où je l'ai traîné, par besoin d'avoir quelqu'un avec qui les vivre, d'avoir un ami. "Elle t'aime, tu sais. C'est pour ça qu'elle…"

Il a l'air si petit, tout d'un coup, lui qui jusque-là, semblait invincible, immortel, ce père qui ne tremblait jamais, se mettait rarement en colère, cet homme qui a toujours une place pour moi dans ses bras, sur ses genoux, même quand il travaille, qui m'aime malgré tout, ne laisse personne lui dire que je suis qu'une mauvaise herbe aux yeux des autres, un échec, un raté, une erreur que j'aurais dû rendre à celle qui n'est pas là pour me consoler, qui l'a abîmé au point de faire de lui, un père que je ne reconnais pas, un homme si minuscule au milieu de mes draps, une ombre tout au plus que je fixe avec effroie, regarde sans le reconnaître, sans savoir si un jour, il reviendra, celui qui ne devait jamais trembler, jamais faillir, craignant même qu'il cesse de m'aimer, cet étranger qui ne dit plus rien, dont les doigts ne m'effleurent plus et dont la main, reste suspendue dans le vide, dans le rien alors que son regard suit le mouvement des étoiles au plafond, dont le torse se soulève au rythme d'une respiration si profonde que je peine à l'entendre au milieu de mes sanglots, de ces larmes que je sèche dans la douce texture de ma grenouille.

Toi aussi, tu vas me laisser ? Parce que je n'ai pas été assez bien ? Parce que je ne suis pas comme tu veux ? Parce que je prends de la place ?

"... Je lirais plus les histoires en avance, promis." Difficilement je renifle, essayant d'attirer son attention, lui qui ne cesse de regarder la fausse voûte céleste défiler devant ses yeux. "Promis, j'irais me coucher à l'heure, je… Je ferais plus de bêtises et je mangerais tout ce que tu veux… Promis. Je serais comme tu veux, je serais comme tu veux. Pars pas. Pars pas." La lèvre tremblante, je lutte contre tout, contre cette couette qui semble m'avaler au fil des secondes, contre ce silence qui me hurle qu'il n'est déjà plus là, contre cette morve qui encombre ma gorge et noie mes plaintes, gigotant, me débattant avec force là où lui attend, le regard fixé dans le rien. "Me laisse pas. Me laisse pas."

J'ai peur. Je ne veux pas être tout seul. Je ne sais pas faire ça, être sans toi. Je ne sais rien faire, si tu n'es pas là. J'ai peur. Prends-moi dans tes bras. Dis-moi que ce n'est pas grave. Mens-moi, c'est toujours mieux que ton silence.

Il ne dit toujours rien, ne bouge pas, ne cille même pas, laissant des secondes, peut-être une minute filer de la sorte avant de finalement m'attirer à lui, tuant l'angoisse en mon coeur à l'instant où je sens ses lèvres se poser sur le sommet de mon crâne.

"Je t'en lirais plus alors, des histoires."
Dans sa voix, je l'entends, cette larme qui roule sur sa joue, qui vient s'échouer quelque part dans les plis de son pull imprégné de son odeur, de ce parfum rassurant qu'est celui de la maison. "J'espère qu'un jour tu me pardonneras de t'avoir fait peur comme ça." D'un hochement de tête, je tente de lui dire que c'est déjà oublié alors que dans ses bras, je me jette, que contre lui, je me love, l'enlaçant aussi fort que possible tandis qu'il recommence à me mentir, continuant de me bercer jusqu'à ce que je finisse par m'endormir. "Elle reviendra, je te le promets. Elle reviendra parce qu'elle t'aime, elle aussi."

Mais tu es celui qui m'aime le plus, c'est ça ?



Je sais que je n'ai pas ma place parmi eux, qu'au sein de ce milieu si fermé, lié par un sang partagé, un rang jalousé, je ne suis qu'une anomalie, une étrangeté qui ne devrait pas exister, un accident que tous fuient et méprisent, ne m'adressant jamais rien de plus que quelques regards en coin, quelques injures soufflées d'entre leurs dents serrés, avant de me chasser, de m'inviter à disparaitre afin de sauver l'honneur de ce père à qui on pardonne encore bien difficilement son écart, cette folie dont je suis la dernière trace, l'ultime souvenir qui ne cesse de le hanter, de le suivre, ce spectre qui le hante, cette ombre qui lui interdit de retrouver grâce aux yeux de ses semblables, de ceux auprès desquels, il joue un rôle bien cruel, prétend être cet homme qui me tolère, me supporte parce qu'il n'a le coeur de me jeter à la rue, de simplement m'abandonner, craignant que je puisse encore plus entacher sa réputation, que dans mes veines, j'emporte une partie de lui, un fragment de ce pouvoir que je ne contrôle pas, de ce don qui chez moi, s'exprime de travers, se fait tare, terrible travers qu'il m'oblige à restreindre, museler en me gardant sans cesse au plus près de lui, m'obligeant à être simple esquisse d'être se fondant dans ses pas, n'existant qu'au moment où il daigne poser son regard sur ma personne, m'adresser quelques ordres qui trop souvent, sonnent comme des reproches, comme autant d'accusations qui plaisent tant aux autres, à ceux qui se réjouissent de me voir souffrir, docilement, accepter ce châtiment que je ne mérite point, pourtant.

Seulement, je sais qu'il fait semblant, que tout cela, ce n'est que pour entretenir une illusion, pour conserver les apparences, comme il dit, essayer de rendre notre vie un peu moins compliqué. Je sais qu'il ment, qu'il prétend simplement m'en vouloir d'être là, de lui ressembler. Dans son regard, je la vois à chaque fois, cette douleur qu'il éprouve quand il doit me repousser, me chasser, me siffler d'aller me terrer dans un coin le temps des soirées et autres évènements auxquels il se doit d'être présent.

"Eh c'est le bâtard."

Installé dans l'un des salons de la maison, à parcourir du regard un épais livre dont je ne regarde réellement que les nombreuses illustrations, je lève à peine la tête pour ces autres enfants, légitimes eux, qui s'approchent, heureux d'avoir trouver une distraction en cette soirée de réunions et de concertations qui ne cesse de durer, semble se faire une éternité, et à laquelle ils tentent d'échapper en se trouver quelque moyen de tromper leur ennui, qu'ils trouvent, en ma personne, devenant alors autant de rapaces qui s'approchent et contre lesquels, je ne peux que me recroqueviller sur mon siège, parfaitement conscient des règles de ce jeu pervers qu'il me faut subir afin d'être tranquille.

"Toujours pas chez ta mère, ou elle est trop occupée à se faire passer dessus par des sinners ?"

Le regard fuyant, je pince les lèvres, secouant faiblement la tête pour, en vain, dans l'espoir d'exprimer ce que père m'a appris à bien sagement ravaler en la présence de mes pairs.

Non, elle ne veut pas de moi, de toute manière. Elle ne me voulait pas. C'est papa qui m'a toujours aimé, c'est lui qui voulait me garder.

"C'dommage, t'as bien une tête de succube en plus. T'as de l'avenir dans le métier."

Au milieu des ricanements et autres remarques plus ou moins odieuses, je me contente de trembler, laissant filer d'entre mes doigts rendus fébriles par un mélange d'émotions que je ne comprends pas, que je ne parviens à saisir, d'un bouillon de sensations qui engourdit autant mes pensées que ce corps que je peine à déplacer, qui pris dans l'étreinte du fauteuil, se fait lourde carcasse impossible à soulever, incapable de s'extraire de ses mains qui se referment déjà sur mon col, dans ma crinière indisciplinée.

"Eh, t'es tellement sale, ça se sent sur les doigts. Tu suintes la crasse et le stupre." Un autre ajoute. "T'as tellement de chance qu'on accepte de s'approcher. T'as vu comme on est sympas ?" Je perçois un autre rire tandis que l'un d'entre eux crache à même mon visage offert par cette main qui ne cesse de tirer sur mes cheveux, m'obligeant à toujours plus relever la tête, à exposer ma gorge à la carotide palpitante."Vraiment, on est trop bons. On t'accorde un peu de notre temps, on accepte même de jouer avec toi, vraiment, t'es vernis. Tu sais combien de démons aimeraient pouvoir passer du temps avec nous ?"  Des tas, répond le reste de la bande m'entourant désormais complètement, me dominant avec tant d'aisance que je ne perçois rien de plus que le plafond, le reste de la pièce se trouvant ingéré, dévoré, digéré par leurs corps me surplombant, par leurs poings qui se lèvent, par les coups qui viennent. "Et tu oses te plaindre, faire la tête, comme si on te dérangeait." Je sens leurs phalanges s'enfoncer si durement en ma chair, meurtrir mon derme, heurter muscles et nerfs à en faire trembler mes os, au point de faire jaillir des entrailles de mes veines, quelques épines et autres pétales qui peinent à résister à la violence de leur haine, de ce mépris que j'ai fini par accepter, que j'arrive même à leur pardonner. "Vraiment, t'es qu'un ingrat. Un sale bâtard ingrat."

Si j'étais normal, ils m'aimeraient probablement, me feraient une place dans leur groupe, accepteraient de me parler sans jamais me hurler dessus, n'auraient pas à répéter ce que leurs aînés ont pu glisser entre leurs lèvres. SI j'avais été fait correctement, ils m'aimeraient sûrement. Je les comprends au fond, ils n'y peuvent rien. C'est de ma faute après tout. Ca aurait été bien plus simple si j'étais né autrement.



Le visage tourné vers le ciel, je ne peux que faire la moue, grimacer quand persiste la douce pression des doigts de mon père qui, glissés sous mon menton, m'obligent à lui offrir la vue de mon visage tuméfié, couvert de bleus et autres croûtes vomies par des plaies qui ont eu à peine le temps de cicatrisées, alors qu'en silence, il m'en veut probablement de m'être, une fois de plus, laissé faire, d'avoir accepté, sans broncher, la cruauté de ces autres qui ne portent en eux, que cette haine faite héritage, lègue qui n'est bien que construction sociale, idéologie qui reste indifférente aux changements, qui en enfer, se fait, éternelle constante, silencieuse violence qu'il me faut embrasser, accepter, pour laquelle, je me fais sage et docile, doux et compréhensif, pardonnant à ceux que j'aimerais détester mais qu'en réalité, j'envie depuis ma solitude, idéalise, quelque peu jaloux d'être privé de ce qui m'est interdit parce que je ne suis pas complètement comme eux.

"J'ai dû m'excuser pour toi, encore une fois." soupire-t-il, épuisé de devoir me trouver des excuses pour plaire à ses pairs, pour satisfaire le mépris de la masse, le dégoût de ceux qui ne supportent pas l'idée que je puisse approcher leur progéniture, effleurer ceux au sang pur, ceux qui un jour, auront ces droits qui ne seront jamais miens, qui à leur tour, deviendront les bourreaux des ratés en mon genre, les monstres aux visage faussement béni par la beauté de ces nobles qui ne se mêlent pas, par la grandeur d'une élite qui jamais ne s'égare, qui aime parce que c'est là la bonne chose à faire, la bonne décision à prendre, et non par envie, par désir. "Honnêtement, tu devrais en mordre un, la prochaine fois. Ca ne changerait rien de toute manière." En sa voix, je trouve ce semblant de chagrin qui fait monter à mes yeux déjà rougis, quelques larmes que je ravale, terre sous un reniflement quelque peu enfantin, sous ce demi-sourire tremblant qui peine à subsister sur mes lèvres fendues.

"Promis."

Je balbutie, trébuche sur ces syllabes qui sortent dans le désordre, s'échappent de ma bouche de travers, créant sur ma langue, une noeud de sons et de semblant de mots dénués de sens, un chaos intangible, instable que je peine à dompter, qui durant de longues minutes, se fait simple plainte, enchaînement de gémissements entrecoupés d'excuses que papa tente de chasser de ses mains, de cette douceur que je trouve dans son regard.

"Je ferais mieux la prochaine fois. Je… Je ferais ce que tu veux. Je…"

Je ferais en sorte de continuer à te plaire, pour que jamais tu ne vois à quel point je peux être encombrant, à quel point je ruine ce que tu avais construit jusque-là. Je serais sage, je serais à jamais, comme tu veux que je sois.

"Je sais, je sais. Doucement, mon grand."

Sa main sur ma joue, c'est difficilement que je prends une grande inspiration, incapable encore de retrouver mon calme, de faire taire ces sanglots qui secouent mon être, ne font de moi qu'une petite chose tremblante, un enfant, rien de plus, qui dans ses bras, vient trouver refuge, cherchant à s'enfoncer dans les plis de son costume pour au final, à se fondre dans son torse pour y disparaitre, ne devenir rien de plus qu'une minuscule fleur qu'il pourrait porter à sa boutonnière, et qui, peut-être, serait enfin belle.

"Je m'en veux de t'imposer cela, d'être aussi laid, à t'imposer la laideur des nôtres. D'être égoïste parce que j'ai envie de te garder à mes côtés, parce qu'au fond, j'ai envie de croire qu'un jour, tu pourras avoir ta place parmi eux."

Il marque une pause, le temps de laisser ses doigts se perdre dans mes cheveux rendus collants par la bave et la sueur, par mes pleurs et la peur.

"Je suis désolé pour toute à l'heure."


D'un mouvement de tête, je chasse ses excuses, lui arrachant de ce fait, un petit soupir amusé. "Et si on allait faire un tour ? Juste toi et moi. Qu'est-ce que tu en dis, hein ?" D'un autre mouvement de tête, je refuse à nouveau. "Tu préfères rester ici ?" Je laisse un ange passer avant de faiblement murmurer. "Oui. Je me sens trop sale. J'pas envie. J'veux rester avec toi."

Toujours niché contre lui, lové dans ses bras qui se refusent à me relâcher, j'apprécie qu'il n'insiste pas, qu'au contraire, il me laisse le temps de me calmer, d'être celui qui rompt notre étreinte, qui chasse le silence, d'abord de quelques reniflements, puis d'un murmure encore timide.

"Je veux juste me laver."



"Tu m'en veux ?"

Sa question se fait autant reproche que crainte à peine masquée, angoisse que je n'aime trouver dans sa voix, pour laquelle, je frissonne, mal à l'aise, dérangé par cette faiblesse que je haïs percevoir en lui, par cette vulnérabilité qui me fait culpabiliser, détester cette distance que j'ai pu mettre en nous, ces instants où j'ai pu échapper à sa vigilance pour, au sein des différents cercles, vagabonder, m'égarer, à la recherche de cette place que je n'ai pas ici, de cette mère qui s'en moque bien de ce qui a pu m'arriver. Le regard fuyant, j'ai l'impression de n'être rien face à lui, de m'effacer dans son ombre, de disparaître un peu plus à chaque seconde filant, à chaque inspiration qu'il prend pour mieux expirer la fumée de cette cigarette qui se meurt au bout de ses doigts et dont la braise crépitante se fait unique chant entre nous, unique son qui murmure toutes ces choses que l'on ne se dit plus, que l'on se cache, par peur, de blesser l'autre, de ruiner cette complicité que je pensais, jusque-là, immortelle.

"Rose."

Je déglutit avec peine, lutte contre l'envie de fuir, de me réfugier une fois de plus dans les épines et autres ronces tortureuses de ma forme démoniaque pour m'y morfondre, m'y confondre, afin d'y échapper pour de bon, à ce dégoût qui me tord les entrailles, qui en cet instant, se fait bête dévorant mes entrailles, avalant le reste de mes organes.

"Alors on en est là ? À s'ignorer quand nous sommes dans la même pièce ?" Il pousse un long soupir alourdi par la nicotine, par le parfum âcre du tabac, par cette déception qui broie un peu plus mes résolutions, fend en deux ce coeur qui bat de travers, affolé par l'idée d'être renié par ce père qui est le seul à m'aimer, à voir en moi, autre chose qu'un échec permanent, qu'un être vicié par des tares et autres offenses commises à ma naissance.

"Je ne te reproche rien. Je veux juste comprendre."

Malgré moi, je serre un peu plus les dents, le suppliant en silence d'arrêter, d'accepter que je puisse être, juste une fois, autre chose que ce fils qu'il doit protéger de tout, quelqu'un d'autre que cet enfant raté qu'il faut cacher au reste du monde, qu'il garde au plus près pour une raison que je ne suis plus certain de comprendre, englué dans un amour qui m'étouffe autant qu'il m'est nécessaire, essentiel, au point de former les frontières de mon univers, être cette seule constante à laquelle je m'accroche, effrayé à l'idée d'en être un jour privé.

Je t'en supplie. Laisse-moi cela. Laisse-moi juste ça, juste ce droit de m'éloigner juste assez pour te regretter, pour te manquer, pour constater qu'en effet, je suis voué à n'exister que dans le champ de ton regard, que sans toi pour me remarquer, je ne suis rien.

"Je veux essayer. Juste une fois." dis-je finalement, alors qu'il s'apprêtait à ouvrir les lèvres, à tenter une dernière fois de m'arracher des aveux que je ne suis pas encore prêt à confesser. "Je sais que je n'ai rien à faire ici et que plus je reste, plus ils me voient comme un dégénéré, un idiot dont il est aisé d'abuser. Ils ne s'en cachent même plus, ne font même plus l'effort de prétendre qu'ils ne font pas exprès de me traiter de la sorte. Je le vois tu sais."

Et je vois aussi que tu n'essayes plus aussi fort qu'avant de me protéger de tout cela aussi fort qu'avant, qu'au fil des années, cela est devenu banal, normal, presque acceptable. Avant, tu essayais de t'acheter un pardon que je te donnais sans jamais songer un instant à te le refuser. Aujourd'hui, tu l'attends, sans voir que ça me manque, cette époque où tu me serrais dans tes bras, où tu me disais que j'aurais dû résister, me battre un peu mieux.

"Je ne veux pas partir. Je veux juste essayer de voir si je peux m'en sortir tout seul, juste un peu. Essayer de me trouver un travail, me faire des amis qui s'en moqueraient bien de ce que je peux être ou devrais être. Je veux te prouver que je suis pas si inutile, pas si stupide."

J'ai besoin de me tromper, de trébucher. De réaliser que peut-être, je ne suis effectivement rien de plus qu'un bâtard indigne de ta patience, de cet amour que les autres pensent que tu gâches avec moi.
Entre nous, tombe alors un silence si lourd qu'il me semble me noyer dans celui-ci, m'étouffer sur les relents de son tabac refroidissant dans le cendrier, dans les réminiscences de son parfum qui, autrefois, incarnait l'essence même de la maison, de ce sentiment de sécurité devenu aujourd'hui carcan.

"Tu as entendu cette histoire de mariage, n'est-ce pas ?"


Ce murmure si ténu se fait pourtant gifle, coup porté pour lequel je vacille, tremble au sein de ma chair fragilisée par la peur, odieuse accusation à laquelle je ne réponds que d'un faible hochement de tête, d'un reniflement que je me déteste d'avoir.

"Je ne cherche pas à te remplacer. Tout ceci, ce n'est que…"

Il hausse les épaules avec cette nonchalance qui trahit son épuisement, cette douleur si familière qu'elle me ramène des années en arrière, à cette première fois où je l'ai vu être autre chose qu'immortel.

"... J'ai conscience de ce que je perds à ne pas m'être trouvé une femme avec qui avoir un héritire enfin digne de moi, mais… Je ne peux m'y résoudre."

Malgré moi, je lève les yeux au ciel, essayant de ravaler ma culpabilité, ce besoin soudain que j'ai de venir me jeter dans ses bras, de trouver dans le confort de sa silhouette, cette cage que je devrais chérir et non fuir.

"Je ne veux pas d'un autre enfant, pas un que je verrais à jamais comme un héritier qui aura ce qui devrait te revenir de droit, un que je ne pourrais pas aimer autant que toi."

J'ai envie de croire que tu ne mens pas, que tu ne sais pas le faire mais je t'ai entendu, avec eux, à dire que tu y songeais, qu'un jour, oui, tu finirais par t'y plier, à la loi des tiens, aux exigences de ceux auprès de qui tu espères réellement l'absolution.

"Mais je comprends. Que tu aies besoin de temps."

De son fauteuil, il se lève enfin, non sans écraser son mégot dans ce cendrier trop plein devenu cimetière de filtres et de cendres, bouche encore fumante au sein de laquelle il tache le bout de ses doigts.

"C'est de ton âge, de vouloir te trouver."

Alors qu'il approche, je hoche de la tête, un faible sourire aux lèvres.

"Je ne te demanderais qu'une chose, Rose, une seule."


Face à moi, il se plante, restant immobilie un instant avant de poser sa main dans mes cheveux qu'il ébouriffe juste pour m'arracher un léger rire, pour gagner le droit que je me jette une fois de plus dans ses bras.

"Sois sage et fais-attention, d'accord ?"



Le/la joueur.euse derrière le personnage


Prénom ou pseudo : Giga secret
Âge : Au moins deux siècles
Présence moyenne : All night long
Une suggestion ? : pouic
J'ai lu et j'accepte le règlement : Oui
Halloween
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Charlie Morningstar
Charlie Morningstar
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Forme démoniaque : Démon Originel.
Localisation : Au Hazbin Hotel ! Rejoignez nous ! [
Emploi/loisirs : Gérante du Hazbin Hotel, Diplomate Angélique et Princesse de l'Enfer !
Humeur : Prête !
Avatar : Park Jin Eun
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HIIIIIIIIIIIIIIII
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Valentino
Valentino
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Forme démoniaque : papillon de nuit rose.
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Emploi/loisirs : Overlord, producteur de films pornographiques et proxénète.
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Avatar : Edward Saxby.
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Vox
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Forme démoniaque : Télévision
Localisation : Vee's Tower
Emploi/loisirs : Overlord de la télévision
Humeur : Dépend de la seconde où on demande...
Avatar : Alejandrozw
Messages : 50
Date d'inscription : 21/04/2024
Dim 21 Avr 2024 - 23:44
(Rose) ❀ Slow dancing in the dark Vox-vox-hazbin-hotel

Welcome to the show !

Take a seat and look at me  (Rose) ❀ Slow dancing in the dark 1f4fa
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Rose DeLove
Rose DeLove
(Rose) ❀ Slow dancing in the dark Steve-harrington-joe-keery
Forme démoniaque : Petit moineau au plumage parsemé de petites épines et de roses
Localisation : Dans les pattes de quelqu'un qui aimerait être tranquille
Emploi/loisirs : Fauteur de troubles
Humeur : Stoopid
Avatar : Joe Keery
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Date d'inscription : 21/04/2024
Lun 22 Avr 2024 - 0:22
Love sur vos vilaines bouilles. <3
(Sauf toi. Tu sais qui tu es.)

Azy je mens. Ou pas.
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Keekee
Keekee
Admin
Localisation : Hazbin Hotel.
Emploi/loisirs : Adorable chaton et Administrateur.
Avatar : KeeKee.
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Mar 23 Avr 2024 - 19:14

...Bienvenue en Enfer...?

Bienvenue en Enfer ! Bon, nous savons déjà que vous êtes ici depuis un petit moment maintenant, mais ça fait toujours plaisir de l’entendre, n’est-ce pas ? Surtout dans votre situation... Un batard Goetia, ce n'est pas commun, et ça ne doit pas être facile à vivre.

Comme l'a si bien dit votre père, soyez sages, ne faites pas trop de bêtises ! Après tout, vous êtes ici chez vous, alors traitez votre environnement comme vous aimeriez que l’on vous traite ! N’oubliez pas de ne pas trop traîner à l’Orgueil le jour de l’Extermination !

Et maintenant que votre fiche a été validée, nous vous invitons déjà à poster votre fiche de liens et votre répertoire de RPs dans les catégories correspondantes. N’hésitez pas à proposer des sujets aux autres joueur.euse.s ! Encore une fois, si question il y a, posez la au staff, ils vous répondront avec grand plaisir !

Bon séjour parmi nous !
Halloween
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